Prix : 10,50e chez 3c
Tout en flânant dans les allées du magasin, je regardais d'un air mi-amusé mi-embêté les importants stocks de grands crus classés de bordeaux. Et c'est là que je me suis posé la question existentielle de tous les amateurs de rouquin "quel est le prix du plaisir ?". Oui, si on me les offrait ces GCC j'aimerais bien les gouter. Tous. Oui oui, tous, je suis plutôt hardi à la tâche quand je m'y mets. Mais il y a deux hic. Le premier, c'est le prix, c'est cher. Vraiment très cher. Le ticket d'entrée à 40e ça n'a rien de relatif, c'est beaucoup pour des pinards qui sont produits à grande échelle. On me parle de produits de luxe ? Si on veut, mais le luxe c'est rare, hors là il n'en est rien (ce luxe là est distribué chez Carrouf ou Auchan...). Doit-on tirer une conclusion en forme de roucoulement ? Ptetre bien quand même. Le deuxieme hic, c'est la déception potentielle au moment de gouter (ah ce magnifique Pape Clément à 150e, qui sera prêt à boire dans 20 ans -sauf s'il est déjà passé, sauf si vous n'avez pas une bonne cave-...n'oubliez pas le sanglier qui va avec sinon vous y laisserez la langue !).
Alors vers quoi se tourner ? J'ouvre le dépliant rouge et blanc et me dirige immédiatement vers ma nouvelle marotte : la vallée du Rhône. Rhône Nord précisément. Et là, écrit en gros, "promotion". Mon inconscient n'a pas besoin d'1/2s pour établir que "promotion = ça ne se vend pas = vin de merde". Eh ouais, ils ont réussi à bien me laver le cerveau les gars du marketing bordelais mais j'essaye de me soigner en pensant à cette phrase du king of Bordeaux "nous ne pouvons pas vendre nos vins moins chers, on croirait alors qu'ils sont moins bons."
Après une lutte intense contre ce bout de cervelle attaqué, je me convainc de mettre dans mon panier ce Laurent Combier cuvée L à 10,50e. Argument de choc : si c'est pas bon, c'est pas grave, je n'aurais perdu que 10,50e. Me voilà complètement déculpabilisé dans ce temple de la bouteille de GCC.
Mercredi soir. Journée difficile. Je prendrais bien un petit drink. Mais quoi ? Ouais, c'est vrai il me reste quelques bordeaux à boire, plutôt sympas d'ailleurs. Mais j'en ai un peu ma claque. Bon, je ne vais quand même pas m'ouvrir un Cornas de chez Voge, pour accompagner un blanc de poulet "Le Gaulois" et une plâtrée de pâtes ça serait un peu disproportionné (grosso modo, ça équivaudrait à mettre des suspensions Penske sur une
TRX). Ah mais au fait, j'ai mon vin de pauvres à 10,50e, je l'avais oublié celui-là. Alors partons là dessus, pis s'il est pas bon, ça sera une occasion de ne pas boire un soir de semaine.
La robe est très belle. Vraiment. D'un rouge rubis bien brillant. Assez dense mais point trop n'en faut, on y voit encore à travers.
Au nez, mais mais mais ma bonne dame, dites moi que c'est pas vrai. Il est très beau ce nez aussi. C'est dense, en plein sur les fruits noirs, le tout relevé par une petite pointe de fumé. J'aime...
En bouche, l'attaque est souple et très fruitée également, le milieu de bouche conséquent, légèrement tannique et enfin la finale rafraichissante et d'une belle longueur. J'ai envie de dire que ce vin est typique. Typique de sa région de production mais aussi typique des vins bien réalisés et sans chichis.
J'ai vraiment bien aimé ce vin. Tellement que j'ai fini la bouteille le soir même.
A 10,50e c'est vraiment une très belle quille et ce fut le prix du plaisir ce soir là.
Il est 20h15. La cuvée L est ouverte depuis une heure. Je regrette déjà de ne pas avoir pris 3 caisses chez 3c. Ce pti rouge est tout simplement formidable. Facile à boire mais doté de belles saveurs bien recherchées. Dès l'ouverture ce soir, le nez très fruité m'a sauté dessus. Des fruits rouges écrasés (groseille, framboise). En bouche encore une fois les fruits noirs sont bien présents, aidés par une sensation epicée. Longueur très belle, mentholée et fraiche.
TOP !