gavaaaaaaaaaage!
prologue
Flash-back une dizaine d’années en arrière : écumant les routes au guidon de mon vaillant gromono 600 Gilera, je m’évertue (sans trop de difficulté) à transmettre mon virus de la brêle a Pascal.
Celui-ci, fort réceptif et impressionné par les 50 poneys de ma monture (oui, oui), s’empresse de contracter le dit virus.
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S’ensuivront de multiples plans sur la comète au cours desquels émergeront une idée : et si on se faisait une méga-balade en Europe ?
On pourrait faire ça sur 1 mois, et pour se laisser le temps d’organiser tout ça, fixons celui de juin 2000 !
Partis a fond dans notre idée, on commence a imaginer certains points de passage : l’Italie, la Roumanie (on voulait aller voir le château de Dracula), la Bulgarie etc…
Je m’imaginais déjà sur ma future grosse sportive et Pascal, raisonnable ( !), sur une 850 TDM, ce qui provoquait quelques doutes genre : « ouais mais ça monte qu’a 200, ça va être un peu juste pour suivre », et dans le fond on avait pas fondamentalement tort mais peut être que Damien se serait senti un peu moins seul dans cette configuration ;-)
Bon, l’été 2000 arrivé, force est de constater qu’on a été un peu optimistes et on n’est pas franchement prêt et on a pas non plus les ronds (tous dépensés dans notre stage de chute libre) pour la virée même si nous sommes tous 2 équipés de fiers destriers (ZX9R et B6).
Les années passant, l’idée est un peu oubliée mais Pascal la déterrera avec suffisamment de conviction et d’investissement personnel pour nous motiver. Tellement de conviction qu’il en embarquera son voisin de garage toulousaing Damien !
C’est décidé, ça sera 15j en juin 2006 yiiiiiiiiiiiaaaaaahhhhhhhh !
Plus qu’à préparer le bouzin !
Alors que ces feignasses de Pascal et Damien s’amusent (réservation des hôtels, préparation du road book et des points GPS), je me tape tout le boulot : trouver les tarifs et heures d’ouverture du Nuerburgring !! Dire qu’en plus ils ont tenté de me faire téléphoner pour confirmer les réservations, ça a limite tourné à l’esclavage
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Day one : samedi 10 juin 2006 : St Georges - St Georges (Ardèche)
Pendant que mes deux bourreaux toulousaings se farcissent leur première étape Toulouse-Valence en passant par le raccourci bien connu du Puy Mary (connaissez pas le théorème mathématique : le trajet le plus court entre 2 points, c’est en passant par Puy Mary ?), je transforme mon superbe roadster fougueux et agressif en vilaine GT-béhème, l’affublant de ses sacoches cavalières, tapis de réservoir et de son vilain saute-vent.
Malgré tout nous trépignons tous 2 d’impatience et pour tuer le temps, je m’en vais essayer une vraie béhème, la R1200S, histoire de me mettre encore plus dans la peau du rouleur.
Jour 2 : dimanche 11 : Crest - Biella (Italie)
Enfin ! Après une longue nuit à attendre que ce maudit réveil sonne, je m’éjecte du lit pour enfin commencer ma virée, rv a 8h30 à Crest pour le vrai départ.
Seb et Nico formeront notre cortège de départ en se joignant a nous jusqu'à Bourg-d’Oisans.
Le temps est de la partie, premières photos dans le col de grimone, et première binouze au bord d’un lac (oui oui c’est important de le préciser).
S’ensuivra une super montée du col de la croix de fer, et malgré une multitude de lapins croisés, pas un à se mettre sous la dent !
Premier pépin : nos amis les feignasses de la DDE n’ont pas ouvert le col de l’Iseran (ils l’ouvraient le mercredi d’après exprès pour nous faire chier chuis sur), du coup on est obligés de dévier par le mont Cenis et de prendre un bout d’autoroute pour ne pas avoir a traverser Turin. Chtit coup de gaz pour tester la tenue des cavalières sur l’autoroute : OK ! Validé a 235 pour ma pomme (Damien t’es ou ?)
Sortie d’autor’, et la un beau kéké local en MV agusta Brutale/blouson assorti fera les frais de l’appétit de pascal qui le gratifiera d’un bel exter’ dans la bretelle de sortie.
Le lâche s’enfuira a la première sortie avant que j’ai eu le temps de lui régler son compte (j’ai faim moi !)
Quelques jolis virolos nous attendent pour rejoindre Biella, et la re-belote, on paume Damien ! Évidemment les cartes c’est moi qui les ai et le GPS c’est Pascal …pas grave ce renard de Damien parlant couramment l’Italien, l’Allemand et l’Espagnol (sauf que des fois il se plante de pays quand il change de langue) se fera guider par un autochtone pour nous rejoindre a l’hôtel.
Un bon plat de pâtes et quelques pizzas plus tard, nous nous endormirons comme des bienheureux !
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Jour 3 : lundi 12 : Biella - Bolzano (Italie)
Premier réveil en Italie, premier constat : le petit déjeuner est pourri comme c’est pas permis, pas de table, pas de chaises, pas de jus d’orange, des pseudos-croissants et pour Pascal un « chocolat-chaud » italien qui a la consistance d’une danette (la cuillère tient debout toute seule !)
Le roadbook nous prévoit une « étape de liaison » pour rallier les Dolomites via les lacs de Garde et de Côme, vu comme ça ça a l’air sympa…oui, mais…
Pour commencer, on décide de s’aider du TomTom pour s’extirper du centre ville et rallier la petite route viroleuse la plus proche…ouhhh la mauvaise idée !
Pour ceux qui ne le sauraient pas, petite précision : un GPS n’a jamais conduit de moto, un GPS n’a pas de passion particulière pour la moto et les petites routes et pour finir, un GPS, c’est un peu neuneu (vous avez compris, c’est pas trop mon pote TomTom), résultat : ce stupide engin préfère nous faire passer par une belle double voie qui nous rallonge plutot que de nous faire passer par la ptite route kivabienéképlucourte.
Demi- tour, nous aussi on a de la suite dans les idées, direction la bonne route, ça sera peut etre meme la seule valable de la matinée. Le reste de l’itinéraire pour rallier les lacs sera une succession de traversées de bleds ou notre seul divertissement sera un lapin sauvage en maxi-scoot que nous doublons pépère en ville et qui a peine sortis de l’agglomération nous re-déboite a fond !!!
Pascal est devant, se fait déboiter aussi et pendant que la moutarde me monte au nez, Mooossieur avec sa R1, sur de sa force, prend son temps pendant que notre lapin s’éloigne inexorablement, allez ! gazzzz ! réveeeeeeeeil ! enfin il se décide, et la, poignée dans le coin pour attraper l’effronté a grandes oreilles, ‘tain 200 et il est encore loin !!!! Quand enfin on arrive a son niveau, on se rend compte que le fourbe prenait un bon 160 et qu’il nous aura bien fumés vu qu’en arrivant dans la ville suivante il changera d’itinéraire, sont chauds les scoots ici !
Tiens, si je testais la surpuissante monture de Damien ? Pas encore essayée, cette petite ER6 !!! Monsieur étant prêteur et fort intéressé par la speed, je n’aurais pas trop a forcer mon talent de commercial en herbe pour enfourcher la kawa.
Et c’est parti pour quelques dizaines de bornes, je découvre une position pépère bien droite qui n’incite pas tellement a l’attaque, on ne sent pas d’appui sur le train avant, et une maniabilité excellente grâce au petit gabarit et des suspensions pas trop souples.
Le moteur par contre se révèle nettement plus excité en délivrant sa puissance « exponentiellement », je m’explique : en ouvrant a bas régime, le petit 6 et demi envoie son coup de pied de canari puis lâche ses poneys sauvages jusqu’au rupteur sans temps mort, plus on monte dans les tours, plus il en donne, hargneux et rageur comme on les aime !
Ok, on se sent pas débordé par la puissance mais le caractère m’a bien plu.
Quant au freinage, c’est timide en descendant du speed.
Après ce petit intermède, retour sur speedy gonzalez. Arrivés sur les bords des lacs majeurs, on se rend compte que c’est bien naze, les routes sont étroites, surpeuplées y compris de bus de touristes qui mettent une demi heure a passer un tunnel, une misère !
Pause déjeuner au bord du lac ou un bon rital du coin nous fera bien marrer : un kèk en scoot sans casque avé les lunettes de soleil arrive a la terrasse en faisant 2 fois le tour pour bien trouver son emplacement parfait (comme les clébards qui font trois fois le tour de leur panier avant de se poser) en nous cassant les oreilles a coup de BREEET BREEEET BREEEET de son brelon merdique. 5 minutes plus tard, le casse-bonbons décide de repartir direction…la terrasse d’a coté a 5m ! comme si ça ne suffisait pas pour nous convaincre de son énorme potentiel intellectuel, il trouve le moyen de se garer a l’endroit pile ou une nénette était en train de faire son créneau avec sa Punto, en lui piquant la place par la même occasion ! celle-ci, a 200% de concentration pour réussir sa manœuvre, ne voit pas l’abruti a 2 roues s’intercaler et lui rentre dedans joyeusement ! bon lui ça l’a pas fait marrer mais nous on était pliés (la pauvre nana se fera même engueuler et virer de la place en question). Tout ça pour se barrer 5 minutes plus tard encore une fois !
Après cette trêve amusante, on se rend compte qu’on est gravement a la bourre, on a 520 bornes a faire, il est 15h et on en est a 200…soit une moyenne de 40 kmh depuis le début.
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Direction la Suisse pour un passage a St Moritz et le premier col de la journée (Maloja) une succession d’épingles au revêtement parfait ou on ne peut même pas passer la 2, la vraie balade commence !
S’ensuivront le col de Bernina et l’arrivée au Stelvio, fameux col champion du monde des épingles, la montée en comptant environ 50 et la descente 40 ! La vue de la route du sommet est d’ailleurs assez spectaculaire.
On peut même goûter au sommet du col d’excellents sandwichs à la choucroute, goret-approved !
Arrivée à Bolzano, un hôtel tenu par des allemands un peu coincés du c.. nous accueille avec un sale air, visiblement on aurait du mettre des cravates sous le cuir.
Pô grave, on va se consoler en ville dans un ptit resto qui a l’air sympa, manque de bol une horde d’italiens déchaînés hurlent en regardant le match Italie-Ghana a la terrasse d’a coté et ou le con de serveur du resto nous fait déplacer les motos de devant son restac pourri pour les mettre 3 m plus loin, pour la peine on se casse illico sans prendre de dessert (Pascal en a frôlé l’hypoglycémie)
Bien morts, on rentre a l’hôtel prendre un repos mérité.
Tellement morts qu’on se paume pour rentrer a l’hotel, obligés de faire demi-tour dans un tunnel on se fait coincer par un flic banalisé qui nous fera la morale quelques minutes (on a fait les pôv français malheureux tout perdus ça a du l’attendrir)
Allez, enfin dodo avant la journée de pause qui nous attend : « demain, je dors, je mange, je dors et je mange sans bouger de l’hôtel, je fais rien de rien de rien ! » nous confiera Pascal programmant sa journée de repos (arf ! arf ! arf !)
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Jour 4 : Mardi 13 : Bolzano - Bolzano (Italie)
Journée de repos ! Notre grasse matinée ne sera interrompue que par la dead line du petit dèj’, 10h, que les 3 gorets que nous sommes n’auraient manqué pour rien au monde.
Un véritable festin qui nous régalera jusqu'à 11h/11h30.
De retour a la chambre, Pascal me chauffe : « ouais, t’avais dit que tu roulerais a la journée de repos, t’es qu’une fiotte ! Moi en tout cas je branle rien de rien !»
Le truc, c’est que j’avais une journée de moins dans les pattes et que vu sur la carte, les Dolomites ressemblent a un paradis pour motard normalement constitué. Bref, ma décision est prise, gaz sur les cols que nous n’emprunterons pas le lendemain pour une « petite » balade de 240 bornes. Tout seul ça ira vite, pas de risque de se paumer…
Et la…étrangement…Pascal est plus fatigué ! « Ouah tu fais chier, tu vas revenir en disant que c’était trop génial, je viens » ah ! ah ! Elle est belle la motivation du siestard !
Damien pour sa part ira tourister dans la ville italienne.
Allez départ, temps magnifique, a peine 10/15 bornes de villes a traverser et on est déjà sur une route d’enfer pleine de virole qui nous mène droit sur les massifs des Dolomites.
C’est quoi les Dolomites ? Ben c’est pas compliqué quand tu y es t’as que des routes qui tournent, tu descends un col pour remonter direct au suivant, tu t’arrêtes tous les 10 km pour prendre des photos tellement les montagnes sont magnifiquement ciselées par la nature et en prime c’est bourré de lapins allemands (aka : les chicanes mobiles).
Seule petite ombre au tableau, certains cols ont du être abondamment salés car les glissouilles de l’avant sont fréquentes et le feeling du revêtement n’est pas au top. (Surtout avec les power merdiques de pascal qui psychote lamentablement dans ces conditions, quelle gonzesse !)
Il va tellement psychoter (lui il dit qu’il s’est arrêté prendre des photos mais en fait il psychotait grave) qu’a un moment j’ai failli l’abandonner dans la nature tellement ça me saoulait de l’attendre, moi qui était parti pour gazer…
Enfin au moment ou je lui fait signe que je pars sans l’attendre, le petit filou ne me lâchera plus d’une semelle.
On a croisé les flics, il m’a semblé qu’ils me faisaient signe de m’arrêter mais j’étais trop concentré sur ma trajectoire, je n’ai pas bien compris ce qu’ils voulaient.
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Jour 5 : mercredi 14 : Bolzano - Villach (Autriche)
Pour bien commencer la journée, ruée sur le gros déjeuner histoire d’amortir notre repas de la veille, et en route pour MA journée des Dolomites.
J’ai tellement saoulé Pascal pour se taper toutes les routes du coin qu’aujourd’hui, ce sont MES Dolomites !
Le temps est toujours de la partie (5 jours de soleil consécutif) et les paysages sont démentiels, les Dolomites c’est le grand huit du motard, ça descend, ça tourne, ça monte, ça tourne, ça redescend, bref que du bonheur.
La beauté des paysages nous fait sérieusement baisser la moyenne horaire, forcément quand on s’arrête toutes les 10 bornes pour prendre une photo…enfin ça en valait la peine car les cols sont en général entre 1600 et 2200m et a cette hauteur c’est très vert, arboré et fleuri, moins pelé que les grandes alpes.
En prime les paysages sont agrémentés de magnifiques pics rocheux.
Bref, c’est plein d’entrain et de bonne humeur que nous passons cette journée même si a un moment j’emmène le petit groupe franchir un col qui n’était pas prévu au programme (j’ai cru entendre le GPS se marrer en douce d’ailleurs).
Pas grave, demi-tour pour reprendre le bon itinéraire, de toutes façons on n’est pas à 30 bornes près. En repassant le dit col, on s’aperçoit qu’un lapin rebelle a osé pourrir Damien ! Un allemand en plus ! N’écoutant que notre courage, pascal et moi décidons de laver l’affront et partons en chasse de la VFR qui essore généreusement entre chaque épingle, tant mieux c’est meilleur quand ils se débattent !
Une fois les hiérarchies rétablies nous continuons notre bonhomme de chemin et Pascal se plaint encore de son problème de grip a l’avant qui le fait glissouiller dans les épingles, c’est vrai que le feeling n’est pas au top mais a priori les diablo corsa sont moins sensibles que les power (cette saloperie qui m’a mis par terre sans raison).
Du coup je prends un peu le large et j’aperçois encore un beau petit lapin en 400DRZ supermot’ avé la combine en cuir et tout et tout qui tartine au loin ! yeahhh quand je vous dis que c’est la fête foraine du motard les Dolomites : grand huit et tir aux lapins en même temps !
Accentuant légèrement mes freinages et mes sorties d’épingle, je remonte sur le fuyard, place un freinage pour me mettre a son niveau dans une épingle a droite et hop ! hop ! après quelques enchaînements plus personne pour me renifler le derrière, et de 2 !
Détail intéressant : les allemands et les anglais croisés la bas ont très souvent équipé leurs sportives de grand guidons, ce qui fait hérisser les poils de pascal et damien…alors que moi je trouve ça très intéressant comme concept : une vraie sportive avec tous ses bourrins et sa pure tenue de route et une position permettant d’enchaîner les kilomètres en toute décontraction.
A part quelques exceptions (Tuono, Speed… comme par hasard), les roadsters issus des sportives n’en ont pas vraiment les qualités : prends la FZ1, c’est le moteur de la R1 mais tu te fais arnaquer de 30cv, elle est plus lourde et moins coupleuse !
Bref ! Une dizaine de cols plus loin, nous approchons de la sortie des Dolomites et a la faveur d’un ravitaillement, on se rend compte qu’on a le choix entre une nationale et une petite route pleine de cols (mais qui nous rallonge) pour rallier Villach.
On n’est déjà pas en avance, ça serait pas raisonnable d’en rajouter ! Oui mais on est si faibles qu’on a vraiment du mal a résister a l’appel de la montagne ! Par pure impartialité, on décide de s’en remettre au hasard : pile ou face…et je vous le donne en mille, même le destin nous incite ! Gaz sur les cols !
Pascal a visiblement le feu au cul et cette portion de route sera avalée à un rythme plutôt enlevé…hum ! hum ! plus enlevé ça n’aurait pas été raisonnable.
Les 100 derniers kilomètres sont parcourus en territoire autrichien, du très roulant, assez monotones mais agrémentés de quelques wheels de Pascal.
Découverte de l’Autriche, le pays des moustiques, qui nous pourrira les visières jusque la épargnées par l’altitude et arrivée a l’auberge de jeunesse a 21h, bien aidés par un baïkeur local qui nous guidera jusqu’à la bonne adresse, ben ouais super GPS nous a emmenés a l’entrée de Villach et puis plus rien !
La piaule est sympa (20€ par personne petit dèj inclu) et on file en centre ville engloutir de bons paninis et d’énormes chocolats liégeois ! grouiiiiiiiiiik !
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Retour a l’hôtel après cette superbe balade, et la l’instinct de Pascal reprend le dessus :
« Rien a foutre, je reste a l’hôtel, je vais pas en ville » avec Damien on se regarde et on se dit que dans un hôtel de ce genre (que des papys mamys sapés comme pour aller a un mariage et musique d’ascenseur dans le restau) on va se faire dépouiller.
Pour faire plaisir a Pascal, on tente le compromis : bon on va voir la carte et si c’est trop cher on n’y va pas, ok, ni une ni deux, goret en chef rentre dans le restaurant, demande la carte et s’assied a une table ! Oui mais moi je voulais dire la carte dehors, parce que la on peut plus se tirer maintenant !
Ça ne ratera pas, les prix sont exorbitants et les pâtes dégueu, même pas de beurre ni de sauce dedans et la viande saignante est trop cuite !
Pas découragé, Pascal prendra 2 coupes de fraises a 10€ (en fait c’était 2 micro-coupes de fraises) grouiiiiik !
Pour noyer notre chagrin, Damien et ma pomme décidons d’aller écluser une binouze en ville.
A peine garés sur une place du centre ville (a coté de 3 autres motos), une pouffe m’aborde :
- no parking ! no parking !
Qu’est ce qu’elle me veut celle la ? En fait elle m’explique que c’est une zone piétonne (immense je ne gêne personne, je suis dans un coin) et que pour me garer, il y a un parking pour bagnoles a la sortie du centre ville. M’ayant tendu la perche, je lui rétorque :
- moto, pas auto ! moto, pas auto !
Enfin, pour abréger cet échange passionnant, je lui lance :
- you will call the police ?
- no!
- thanks! Arrivederci
on peut enfin aller boire notre bière, encore une fois énervés par le sentiment anti motard régnant dans cette ville (même pas belle) trop bien rangée.
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Jour 6 : jeudi 15 : Villach - Vienne (Autriche pardi !)
Au menu aujourd’hui : l’Autriche (celle qui virole) ! Bonne surprise, l’essence est pô chère du tout (1,10€ en général) et ils disposent d’essence a indice d’octane 100 (1,30€)! J’en ai mis dans la speed au début mais après j’ai arrêté j’en avais marre de faire des wheelings en 6eme…sans dèc j’ai pas vu de différence avec le 98, même conso.
Après s’être fait copieusement tartiner de moustiques sur les premiers kilomètres, nous empruntons une route qui traverse la réserve naturelle de Nockalm, et c’est une première (mais pas la dernière) nous devrons nous alléger de 7€ chacun pour pouvoir y accéder !
La route est chouette mais pas exceptionnelle en venant des Dolomites (je sais je saoule avec les Dolomites), longue de 20 km environ, culminant a 2042m, agrémentée d’épingles glissantes, de névés et de vaches en liberté.
A la fin de la route on fait demi-tour pour reprendre l’itinéraire prévu et lors du retour au point de départ, je serais pris a parti par un lapin fou ! Ça aussi c’est une première ! Ils se rebellent maintenant !
Ce neuneu au guidon de sa freewind me bouchonnait dans une série d’épingles, ni une ni deux je lui sors ma botte secrète : exter au freinage et inter dans l’épingle d’après, manœuvre exécutée dans les règles de l’art ! Et voila que je l’entends beugler dans son casque, l’insolent ! Je m’arrête en plein milieu de l’épingle pour écouter ses revendications, et ce gros avec sa face rouge me débite un tas de choses l’air furieux, globalement j’ai cru comprendre qu’il n’a pas apprécié ma leçon…qu’a cela ne tienne, je me mets a parler aussi fort que lui en français pour lui expliquer comment on prend une épingle correctement, ce qui, loin de le calmer, me vaudra un « go home » ! Venant d’un allemand en Autriche j’ai trouvé ça amusant !
A la pause carburant nous assistons a un spectacle malheureux, l’arrivée d’une 1000 CBR 2006 en miettes dans une dépanneuse, a priori le gars n’a rien mais sa brele n’a plus un boulon de valide !
Allez, après cet épisode, nous revoilà sur les routes prévues, globalement de grandes courbes mais certaines portions sont particulièrement jouissives, notamment une portion vers Mariazell ou je crois que nous avons déniché le « Tournon-Lamastre » du pays, même profil de routes, et a l’arrivée un bar BLINDE de motards !
C’est une intersection, je m’arrête pour attendre Damien mais Pascal ne s’arrête pas et part tout droit en wheeling (quel kéké !)…quelques secondes plus tard, un beau lapin en ZX10R combarde assortie lui part aux fesses ! Et merde ! Le temps que Damien arrive ils sont déjà loin et je me dis que peut être si le lapin ne court pas trop vite je pourrais avoir ma part, mais les grosses traces noir au sol auront raison de mon optimisme et je commence a me dire que ça doit arsouiller sec devant.
Mais surprise, une bonne quinzaine de bornes plus loin qui je vois en train de discuter au bord de la route ? Pascal et son lapin ! (A moins que ça ne soit l’inverse) du coup nous faisons la connaissance de « fifty-twofifty » tel qu’on le surnommera plus tard, un gars sympa qui semble tirer profit de la cavalerie de sa kawa, il nous confiera d’ailleurs qu’une ZX10 vaut ici au plus de 15k€ !.
Il propose de nous montrer un itinéraire a lui (sa route pour rentrer chez lui), proposition que nous ne refuserons pas afin d’étudier le lapin local.
Au début c’est de la traversée de village et le rythme semble bien sage, mais dès le panneau de sortie de village passé le bougre ouvre son enclos et lâche tous ses bourrins dans une belle position de limande !
Sa « super » route est plutôt roulante et se résumera donc a 50 en village et 250 en dehors, et hormis quelques épingles ou j’arriverais a ramarrer les 2 furieux je finis par me faire distancer, j’aime pas trop ce genre de routes. Olive me comprendra.
Arrivée sur Vienne, il nous faut maintenant trouver l’auberge de jeunesse ! Au boulot le GPS on a 580 bornes dans les pattes s’agirait que tu nous file un coup de main !
C’était sans compter la fourberie de l’appareil qui indique les changements de direction a pascal après avoir passé les intersections ! Du coup on fait des allers-retours sur la double voie jusqu'à enfin trouver la bonne sortie du périph où il daigne nous mener à notre destination.
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Une petite auberge sur les hauteurs de Vienne près du château de william (je sais pas qui c’est) nous attend, avec en prime une superbe vue sur la ville pendant le dîner au resto d’a coté.
Demain, journée de repos, celle la je vais l’honorer !
Jour 7 : vendredi 16 : Vienne - Vienne
Réveil tranquille et matinée fringues au programme, on commence par un bon ptit dèj ou les gorets de service Pascal et Damien se font avoir comme des bleus.
Alléchés par la photo d’un petit déjeuner gargantuesque avec œufs au plat, saucisse et jus d’orange ; ils craquent pour le supplément « power breakfast » a 2€, mais visiblement la formule luxe n’est pas sollicitée fréquemment car ils n’ont pas plus d’œufs que de saucisses en stock et leur supplément ne sera justifié que par un jus d’orange pétillant dégueu.
Début de l’arnaque…
Visite de Vienne ou l’on m’a vivement conseillé de visiter les catacombes sous la cathédrale, un gigantesque réseau de caves souterraines ou étaient entassés les cadavres lors de l’épidémie de peste qui a frappé Vienne en 1800 et des brouettes.
Le guide commence par un passionnant récit (zzzzzzzz) de la prestigieuse lignée viennoise gisant dans les tombeaux plaqués or des premières salles.
Je décide de le solliciter pour avoir les explications en anglais, et celui-ci me sort un anglais coloré d’un accent tellement germanique que même les pauvres américains et anglais présents lors de la visite ne capteront pas un traître mot.
Bref, il passe 1h a nous lister tous les membres des familles royales et ensuite on passe 10 min a traverser les salles ou étaient entassés les crânes, tibias et divers fémurs (le plus marrant quoi !)
L’arnaque continue…
Petite promenade dans le centre de Vienne, c’est la canicule et les viennoises court vêtues nous régalerons les yeux de leurs jupes mi-fesses.
Bonne poilade débusquée par Pascal qui nous montre une belle collection de drapeaux a la devanture d’un magasin de souvenirs, genre un allemand avec l’inscription « on parle français »… crédibilité au top !
Allez, à la bouffe ! La nana de l’auberge m’avait conseillé d’aller manger dans un parc municipal et nous nous y rendons avec gros appétit !
Décidément, les viennois ne sont pas pudiques car un bon tiers d’entre eux sont paisiblement allongés dans le parc en maillot de bain pour faire bronzette.
Le resto en question s’avérera plutôt chérot, la moindre entrée se négociant a 9€ et le moindre bout de viande au double.
Qu’on se le dise : la cuisine fine, c’est pas pour les groquicks comme nous ! Et banzai sur le gros hot dog en dessert !
Encore une arnaque…
Retour a l’auberge (le retour en bus nous coûte 2€ alors que l’aller en valait 3…), pique nique dans l’herbe et dodo pour reprendre des forces !
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Jour 8 : samedi 17 : Vienne – Berchtesgaden (Allemagne)
Assez fait les lopettes, en route pour l’Allemagne !
Ça commence assez roulant, notre ami TomTom signe l’exploit du jour en nous guidant sans encombres hors de la cité autrichienne.
On décide de quadriller le coin des belles routes et on se rajoute quelques dizaines de bornes au programme, avec comme éternelle bonne excuse : « c’est pas demain qu’on reviendra alors autant toutes se les faire ! » résultat : en partant d’une base de 500 bornes par jour, on finit plus proche des 600, voire au delà !
Pascal-GPS étant devant, je me laisse guider tout en conservant un œil sur la carte, ma confiance en ce maudit appareil étant toute relative.
Snif ! Snif ! Ça sent le lapin ! 4 grandes oreilles se profilent à l’horizon, Pascal se met en position d’arrêt et bondit sur sa proie, n’écoutant que son instinct ! Au loin, les 2 sportives n’échapperont pas à l’appétit de grogrouik malgré leur sprint effréné.
Quant à moi, mon œil resté sur la carte commence à clignoter « intersection ! intersection ! », Je m’arrête donc pour constater que mossieur l’affamé a préféré aller se perdre plutôt que de jeter un œil à l’itinéraire (encore du temps de gagné…)
Les routes sont agréables et dans l’ensemble plutôt rapides, pas inoubliables non plus. Traversant un village, je m’aperçois un peu tard que je suis dans la ligne de mire d’un pandore…coup d’œil sur le compteur : 80 au lieu de 50, je vais me faire choper ! Non, il me regarde avec un sourire narquois genre « toi tu vas te faire choper par le comité d’accueil » mais il n’en sera rien. Renseignements pris auprès de mes compères, Pascal n’a rien vu (normal, un poulet n’a pas de grandes oreilles) et Damien qui tartinait pour refaire son retard, a du passer avec quelques bornes de mieux et exciter notre fonctionnaire qui tenta désespérément de l’arrêter en l’impressionnant a grands coups de sucette géante ! Rien n’y fera, notre flegmatique Damien a le sens des priorités et savait pertinemment que nous avions un planning à respecter ! VRaoummmmmmmmm !
En traversant un bled, nous tombons sur 2 autrichiens en 748 jaune (ah le lapin de Digne !) et Thunderace a top case. Je décide de patienter un peu (un tout petit peu) avant de constater que comme les autres ce sont des handicapés du dépassement de bagnoles. Hop ! hop ! je double et a la sortie du village je vois Pascal me revenir dessus tout content de son gibier fraîchement chassé.
Intersection, pas de Damien dans les rétros, on se range sur le bas coté et nos lapins nous repassent. A l’arrivée de Damien on repart comme des balles, Pascal en tête a la poursuite de nos futures victimes qui leur fera un sort en 2 temps 3 mouvements. La route est assez rapide et je constate que le sportif a top case freine comme une chèvre a la moindre courbe mais envoie du gros en ligne droite.
Qu’a cela ne tienne, si tu veux pas que je te double dans le bout droit, je sais que tu freineras après moi et hop ! Emballez c’est pesé !
Après moult zigs et zags, nous finissons par faire une pause dans un resto en plein mariage (quoi j’ai pas la classe avec mon Hein Gericke?) ou nous serons rejoints par nos 2 compères 748/yzf en pleine déprime.
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Départ sous une grosse pluie bienfaitrice (rappelez vous : l’Autriche, l’autre pays du moustique) pour continuer notre périple, le soleil revient et nous découvrons a BadAussee une route toboggan avec des montées et des descentes pas possibles (23%), et des virages bien revêtues qui nous ferons bien baver.
A la pause essence, je commets l’erreur de jeter un œil à mon pneu…aïe ! La sculpture n’est même plus visible et j’avais prévu de changer qu’a Nurburg, soit 1200km plus loin…optimiste, mais à ma décharge mon pneu n’a que 2700 km !
Je décide donc de raccourcir le parcours pour gazer sur Salzburg changer mon pneu, peine perdue les autrichiens (et les allemands) travaillent le lundi mais pas le samedi, pas terrible pour ceux qui bossent d’aller faire du shopping !
C’est l’aventure, mon pneu fera jusqu'à lundi (soit 600 km de plus) un point c’est tout ! C’est qui le chef ?
Du coup j’arrive a l’hôtel en avance (il est quand même 19h) et constate avec anxiété que les restaurateurs finissent leur service a 20h ! L’hôtel étant paumé dans la pampa, dur de redescendre en ville, mais mes 2 compagnons, guidés par l’instinct de survie, pointeront le bout de leur nez a 20h pétantes ! Et nous serons bien récompensés par un dîner en terrasse avec une vue superbe et un calme absolu.
Jour 9 : dimanche 18 : Berchtesgaden – Donaueschingen (Allemagne)
work in progress…
Arrivée de Pascal 30 min après, nous fonçons au seul resto du bled qui s’avère bien sur fermé a 21h30…nous serons sauvés par l’instinct de Pascal qui voyant venir la disette s’était procuré 2 kinder et une tartine au fromage ! Divisé par 3 c’était assez comique !
Jour 9 : dimanche 18 : Berchtesgaden – Donaueschingen (Allemagne)
Cette nouvelle journée est certainement la seule que je n’ai pas du tout appréciée, je l’intitulerais : « une journée dans la peau d’un allemand » ou « la vengeance du lapin »
Elle avait pourtant bien commencé par un copieux petit dèj’ dans ce cadre fort agréable, et le temps était encore de la partie.
Pourtant quelques dizaines de km après notre départ, à la faveur d’un arrêt « ne perdons pas Damien », Pascal regarde mon pneu avec une grimace peu engageante.
Oui, bon ça va ! Je sais qu’il n’est pas en forme mais ça tiendra ! Et à mon tour je jette un œil à l’arrière de ma belle anglaise…Damned ! Mais il fond a vue d’œil !
Je décide donc de réduire ma vitesse a 80 (alors que je l’avais déjà réduite a 100…), et la je commence a voir la route sous un autre angle (c’est le cas de le dire !).
Ce salaud de Pascal trace et Damien semble s’accommoder de ma vitesse de croisière.
Ici la vitesse est limitée a 100, je commence a me faire doubler par des caisses, passe encore…
Arrive le premier col, nous tombons sur un train train d’allemands, au bas mot une bonne vingtaine a la queueleuleu, nous les doublons et en gros futé que je suis, je me dis : « puisque mon pneu est mort sur la bande de roulement, autant l’user sur les flancs en restant le moins possible au milieu ! »
Et hop ! hop ! gauche ! droite ! zip ! zip ! ohlaaaa ! non c’est pas une bonne idée, on repasse en mode lapin.
A partir de ce moment, j’ai pris tous mes virages en déhanchant a mort pour pouvoir tourner avec 3° d’angle, ça marche mais c’est pas la technique la plus rapide !
Combiné avec mon effarante vitesse de pointe de 80 km/h, ma nouvelle technique de pilotage me vaudra l’humiliation suprême d’être doublé par une harley « bras en l’air » dans le col suivant ! bouhhhhhhh j’veux mouriiiiiiiiiiiiir !
Ce qui m’a quand même diverti dans mon calvaire, c’est de voir a quel point les allemands sont handicapés dans le domaine des dépassements, il leur fallait au bas mot 2 a 3 km pour se décider a me doubler, et ce même en ligne droite !
Peut être que ma silhouette de chasseur guettant sa proie les effrayaient ?? Quoiqu’il en soit ils se sont bien vengés, et j’aurais aussi droit a être doublé par un club de goldwings.
Pendant ce temps, Damien roulait avec Pascal (enfin : Pascal attendait Damien qui m’attendait…quelle inertie ?) et je me concentrais tellement sur le nombre de km qu’il me restait a faire que j’en loupe une intersection et m’en rends compte 20 km plus loin (ce qui fait 40 de plus au compteur, comme si il y en avait besoin).
Et la, on peut se dire qu’avec un GPS ça ne me serait pas arrivé ! eh ben le plus fort c’est que pendant que je reprenais mon itinéraire, Pascal et Damien sont eux aussi partis jardiner dans une 3° direction ! ah ! ah ! c’est pas beau la solidarité ?
Du coup, on s’est retrouvés un peu plus loin sur la bonne route pour manger dans un petit resto super sympa et revigorant ou Pascal a pu engloutir son apfelstrudel préférée !
Allez, plus que 300 bornes à tenir, j’ose une inspection du Diablo…aïe ! Ça y est on voit le métal…
Soyons optimistes ! C’est reparti ! 50 bornes plus loin, plein des réservoirs et seule satisfaction de la journée : je fais du 4.4l/100 en mode superlopette (au lieu de 6.5 en temps normal)
Pascal qui s’ennuyait un peu décide de se lancer un petit défi : trouver son portable qu’il a balancé dans un talus entre le resto et ici ! Quelle boute en train celui la ! Demi-tour pour lui, en avant pour nous, a mon rythme on n’est pas arrivés.
Quelques cols plus loin, le plus dur semble passé puisqu’il ne reste plus que du roulant pour rallier Donaueschingen, c’était sans compter la facétieuse signalétique allemande qui nous envoie direct sur l’autoroute pour les 100 km restants !
Rouler a 80 sur une autoroute allemande, c’est un peu comme se retrouver en plein motogp sur une 103 SP, les mercedes, bm et autres caisseux déboulent à 200 sur les 2 voies de gauche, et moi je serre les fesses en attendant la délivrance. (Perdent rien pour attendre…)
Comme si ça ne suffisait pas, on se prend un bon gros déluge pendant les 50 derniers km, je faisais pas trop le fier avec mon pneu lisse.
Arrivée a Donaueschingen, Damien et moi jardinons un peu et finissons par trouver la « pension » dans un bled paumé dans la pampa. C’est quand meme un bon plan, a 62€ on a une chambre immense avec 4 places, une cuisine et le petit dèj.
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Jour 10 : lundi 19 : Donaueschingen - Nurburg (Allemagne)
Aujourd’hui, il pleut.
On se disait bien aussi qu’avec tous ces jours de beau temps, ça devait arriver.
Je me mets en quête d’un motociste dans les parages et part en avance pour ne pas trop retarder les 2 zouaves.
Coup de chance, j’en trouve un à 5 km prêt à me prendre de suite ! Mon euphorie sera un peu calmée par le choix de pneu qui m’est offert : Power ou BT20 !
Bon le Power c’est une saleté mais je vais pas me prendre un pneu de Vstrom quand même !
Le mécano m’extorquera de 30€ pour la pose (170€ le pneu, c’est correct) et nous repartons vers les 10/11h, pas très grave vu qu’on a pas mal d’autoroute a se faire.
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N’étant pas sur de la direction, nous décidons de nous laisser guider par « TomTommy les bons tuyaux », qui saute sur l’occasion pour nous envoyer sur une route en travaux.
Pascal lui demande donc poliment de trouver un autre itinéraire et celui-ci, après quelques km de route bien pourrie, nous fait reprendre la même route en travaux que nous tentons d’emprunter quand même.
Mauvaise pioche, au bout de 100m la boue envahit les gardes boues, la chaine remplit le cache PSB et on sent que ça frotte de partout.
Damien et moi rebroussons chemin, mais Pascal sur de sa monture, continue a faire de l’enduro (c’est bien connu une R1 c’est polyvalent)
Retour à Donaueschingen et inspection des motos, c’est une catastrophe, même a la main on arrive pas a enlever la boue qui s’est infiltrée dans tous les recoins.
Une indigène commence a nous regarder d’un sale œil (faut dire qu’on pourrit la route avec toute la boue) et un autre surgit dans son gros 4x4.
Je l’entends baragouiner avec Damien mais je ne relève pas la tête persuadé qu’il était en train de nous engueuler…que nenni ! Il nous proposait ni plus ni moins une invitation a décrasser les meules !
Nous nous retrouvons tous devant chez lui ou nous passerons une bonne demi-heure à redonner de l’allure à nos 3 étrons.
Avec une Z3 2.8L et une R1200C dans le garage, cet amateur de belle mécanique (la caisse bien sur !) nous épatera par sa gentillesse et son altruisme.
Il nous quittera après nous avoir mis sur la bonne route, et nous nous lançons à la découverte de la « foret noire », globalement de grandes courbes et un paysage loin d’être exceptionnel, des sapins, des sapins et des sapins.
Mais ça n’entamera pas mon enthousiasme de retrouver ma moto en pleine possession de ses moyens. J’attraperais mes premiers lapins dans une route viroleuse, une Rocket3 et une triumph classic (salut les potes !).
Arrivée à Baden-Baden, il est temps de prendre une portion d’autoroute.
Excités comme des gamins, on se dirige vers l’autoroute mais cette sale bête de GPS nous fait passer par la France (il y avait un itinéraire par l’Allemagne mais il voulait nous emmerder un peu).
Cette portion de 50 km est décidément trop longue pour nous et on l’avalera a l’allemande (a toc quoi !) histoire de chauffer un peu la mécanique.
Une fois arrivés en Allemagne, je crois bien que je n’ai jamais été aussi content de me bouffer 200km d’autobahn ! C’est Noel ! Rouler a fond sans être inquiété est vraiment une sensation a part et on ne se privera pas de notre plaisir, avec pour Pascal, moi et Damien un tiercé gagnant de 278, 248 et 200.
Record battu pour ma noiraude, sacoches comprises !
Il faut reconnaître qu’il y a quand même une bonne part de stress due aux nombreux déboîtements de voitures de la file du milieu a celle de gauche, mais le reste c’est du bonheur et quand vient le moment de sortir de l’autoroute, c’est comme si on éteignait la Playstation !
Notre lapin du jour s’appelait Alpina B10 V8 et subira la loi de la sélection naturelle.
Une trentaine de km plus loin nous arrivons à Nurburg en longeant le circuit histoire de nous mettre dans l’ambiance.
Programme de la fin de journée : Pizza – bière(s) – glace – dodo - ouf !
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Jour 11 : mardi 20 : Nurburg - Nurburg (Allemagne)
Journée de repos, ce matin réveil en douceur avec de bons œufs à la coque sortis du cul de la poule (la camionnette les livrait le matin même).
Le temps est gris mais sec, nous décidons d’aller rouler direct sur le circuit.
Nous rencontrons un drôle de break Mercedes à la station service, le proprio nous confiera que sa bonne vieille familiale développe pas moins de 600cv. Genre de lapin au Nurburgring !
Il nous apprendra aussi que le circuit est réservé aux constructeurs automobiles aujourd’hui pour tester leurs modèles.
Je croiserais d’ailleurs dans la journée une BM jamais vue auparavant qui nous a semblé être la future série 3 coupé, ainsi que d’innombrables lamborghini Gallardo ou Murcia lago.
Renseignements pris, le circuit est ouvert au public de 17h45 à 19h20 ouf !!
A ce que je vois on nous force à glander ! Et comment ça glande un motard ? Dans un méga-magasin de motos !
Les 3 momes sont lâchés dans le magasin de jouets KTM, Ducati, Suzuki et BM et Pascal en profite pour changer son pneu arrière.
Je remarque à l’entrée du magasin 2 KTM d’essai, ou du moins pas neuves.
La Supermoto 950, déjà essayée, mais 15 min sous la pluie…
La 990 Superduke, jamais essayée…hé ! hé ! hé !
Quand j’étais jeune et que j’avais la trouille d’aborder les filles, je me disais : si j’essaie, j’ai peut être 1% de chance que ça marche mais si j’essaie pas, mon pourcentage redescend a 0.
(pour faire plus court « qui ne tente rien n’a rien »)
Je décide donc, moi le petit français loin de chez lui, de me présenter comme un acheteur potentiel et de réclamer un essai de la 950 !
Réponse : « ah ben non c’est pas possible, elle est vendue »
Je tente mon 2° pourcent : « et la superduke ? »
« ok pas de problème ! »
Et me voila au guidon de la furie autrichienne pour 1h d’essai libre !
Ça tombe bien, le coin regorge de routes viroleuses que je compte explorer.
Premier constat : le moteur n’est pas souple sous 3500trs, et au delà il patate bien jusqu'à 6000 puis explose jusqu'à la zone rouge a 9500trs.
Depuis mon départ de St Georges, j’ai raté tous mes wheelings, la faute a une huile semi-synthese qui rend ma boite trop dure et m’empêche de passer la 2 pour lever la speed correctement.
Eh bien la c’était mon jour de grâce : entre les commandes hyper douces, la boite en beurre et le moteur rageur, j’ai planté des roues arrières au moins aussi belles que mes meilleures en speed (voire même plus longues) et ce après quelques dizaines de minutes seulement !
Petit instant jouissif : je m’arrête a un stop derrière une rutilante Lambo Murcia Lago qui me voyant derrière pousse les 2 premiers rapports au démarrage (rhaaaa le bruit !).
Ça tombe bien je n’attendais que ça ! Je mets gaz : 1°, 2° coup de cirette, la roue avant s’envole et je suis le coupé sur quelques centaines de mètres en wheeling.
Je repose, double et le jeune pilote me saluera au passage, visiblement amusé par ma cabriole !
Le revêtement des routes est soit correct un peu bosselé, soit lisse comme un billard, ce qui me fera remarquer la nervosité du train avant de la KTM, pourtant irréprochable sur le billard mais qui ne m’a pas mis en confiance sur le moyennement revêtu.
Ça gigote un peu du train avant, et en empruntant un morceau de route défoncé, mes craintes sont confirmées : ça part dans tous les sens. Une 950 Supermoto doit se révéler bien plus à l’aise dans la majorité des types de routes.
Le freinage m’a semblé du même niveau que celui de la speed mais inférieur a celui de la 950 (décidément !)
J’ai bloqué la roue arrière sur un rétrogradage un peu musclé (plus l’habitude des twins !) et la maniabilité est supérieure a celle de la speed dans les petits coins.
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Retour a la concession et séquence goinfrage au buffet, les lasagnes redonnent le sourire a grogrouik ça fait plaisir a voir !
Damien et moi allons ensuite visiter le château du coin (eh ouais les motards aiment la culture !) pendant que Pascal fait un siestou de 2/3h (j’ai pas dit tous les motards…)
17h45 ! Enfin ! Fight club ! Ouverture du stand de tir au lapin !
Arrivée au circuit et le stress commence a monter un peu, pas mal de grosses porsches, plein de gars en sportives et ça se regarde pas mal sur le parking…
On fait quand même pas trop les malins après avoir visionné quelques vidéos de chasseurs locaux sur le Nurburgring, dont certains y pulvérisant leurs machines soit dit en passant.
Le Nurburgring, c’est en fait 2 circuits : le circuit de F1 long de 5 km et au nord le circuit du peuple long de 20km.
La ligne droite y est de 4 km (!) mais est malheureusement coupée en 2 puisqu’il faut y sortir du circuit pour pouvoir faire le tour suivant .
Nous prenons 2 tours a chacun avec Pascal et Damien n’en fera qu’un (16€ le tour).
Je remarque que les motards ne se précipitent pas pour rentrer sur le circuit, mais nous si !
En avant pour le tour de manège, je file le train a Pascal et nous commençons a doubler des motards apeurés.
Le circuit est très rapide et la majorité des virages est sans visibilité, caché par une bosse, ce qui fait que passé la bosse on se rend compte qu’on est un peu a l’arrêt et on met du gros gaz pour reprendre la bonne vitesse.
Ces bosses m’auront tout de même permis de lever la roue avant a 140, bonnes sensations !
Des notre premier tour on se fera une belle subaru « gendarmerie nationale replica » dans une série de virages, surprenant !
J’observe souvent dans mes rétros si un éventuel chasseur se trouve a ma poursuite, mais non, rien.
Les lapins croqués abandonnent le combat très rapidement, a peine rattrapés ils se précipitent sur le coté de la route pour nous laisser passer.
Nous aurons aussi droit à une belle Porsche qui ne résistera pas plus.
Je jette un œil à ma montre au départ du 2° tour que nous bouclerons en environ 10 min.
Le revêtement n’est pas top, il est recouvert d’une couche de gomme noire probablement laissée par les grosses bagnoles.
Les virages ne sont pas techniques, il semble par contre que mémoriser les virages est le plus efficace ici, mais pas le moins dangereux car on ne sait pas trop ce qu’il peut y avoir derrière les bosses et l’humidité peut être différente d’un bout a l’autre du circuit.
On trouve vraiment de tout sur le circuit, de la golf TDI de base a la Porsche super préparée en passant par le bus de touristes qui regardent les arsouilleurs au cœur de l’action (pas facile a doubler le bus dans l’épingle !)
Il y avait un « banking » a 2 endroits (virage relevé) qui était assez dur a prendre.
On a même pu voir une zone de travaux limitée a 70 (oups..) ou le gars travaillait tranquillement surprotégé par une banderole rouge et blanche !!
La ligne droite était d’après Damien limitée a 130 (encore loupé le panneau moi !) et ma partenaire accrochera un sympathique 233 (270 pour l’enfoiré et son troupeau de chevaux)
Rhaaaaaa ça défoule ! Pas très technique mais dans le style essorage de poignée il y a de quoi se lâcher.
Damien aura pour sa part « atomisé » une 999 et une 1200ZRX avec sa vaillante moto-école !
Décidément, entre l’autoroute et le Nurburgring, mieux vaut une monture pas trop poussive ici ! Je commence à comprendre pourquoi leurs bagnoles sont généralement peu avares en puissance moteur.
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Jour 12 : mercredi 21 : Nurburg – Oberhaslach (France)
Dernier jour en Allemagne, ça commence a sentir l’écurie !
Le départ de Nurburg se fera par des routes viroleuses assez roulantes, à travers des parcs naturels qui sont globalement de grandes forets.
Bon c’est sympa les grandes courbes mais je m’ennuie un peu, alors pour remédier a ce problème, je décide que ce mercredi sera la journée de la frotte !
On soigne la position sur la moto, on écarte un peu le genou, et hop, frotti-frotta le slider, un coup à gauche, un coup à droite, et tout devient plus amusant.
Bon d’accord ça ne sert pas à grand-chose mais on se refait pas…
Nous traversons un bled ou un camp militaire américain s’est installé, et c’est marrant car il y a plein de panneaux chez les autochtones qui semblent fustiger l’attitude passive de la France lors de la guerre en Irak ! A ce que je sache les Allemands n’étaient pas très engagés non plus, mais passons.
Nos hôtes possèdent aussi un type de panneau de signalisation assez incompréhensible, avec des chiffres, des camions, des tanks, des voitures et des flèches dans tous les sens.
On a eu beau se creuser les neurones, on n’en a pas trouvé la signification ! (Une bière a celui qui trouve)
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Exploit du jour : mon vieil ami TomTom nous fait traverser Keiserslautern sans encombre, sans doute un sursaut d’orgueil avant de passer l’arme a gauche ?
Et voila, on passe la frontière…fini l’aventure, on repasse en France ! Bon on est contents de retrouver des panneaux qui parlent français (quoique le nom des bleds en Alsace…) mais il y a un petit fond de tristesse en nous, comme si les vacances étaient déjà finies.
Après un bon repas dans un resto papy-mamy-musique d’ascenseur, direction le parc des Vosges du Nord ou nous tombons sur notre premier lapin de la journée en 1300XJR.
Nous partons aux trousses de notre gibier mais malheureusement notre itinéraire nous fait bifurquer avant de le rattraper, dommage il courait vite celui la !
Pas de bol, non seulement on rate le lapin mais en plus on se tape une quinzaine de bornes sur une route gravillonnée sur 5cm d’épais.
Pascal tente vainement de se prendre une pelle en ouvrant en grand pour faire patiner la R1 (bientôt il va faire le Touquet avec si il continue a s’entraîner).
Petit pincement au cœur en passant a Phalsbourg ou je prends une photo souvenir devant le 1° Régiment d’Hélicoptères de Combat, régiment ou j’ai fait mon service en 96 (la ou j’ai pris la photo en Gilera d’ailleurs !).
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Connaissant un peu le coin, je propose à mes acolytes de passer par le Plan Incliné, un ascenseur a bateaux assez spectaculaire qui raccourcit considérablement le trajet des bateaux remontant le canal de la Marne au Rhin.
Malheureusement, Damien n’aura pas l’occasion d’admirer l’ouvrage car nous le perdrons en bifurquant sur le parking du plan incliné (on était pourtant encore ensemble 1 km avant).
Bon, on tente de le joindre, impossible, tant pis continuons sur l’itinéraire !
La fin de la journée ne sera pas super agréable a cause du revêtement extra pourri des routes entre Saverne et Oberhaslach, humide, des graviers partout, on n’arrête pas de faire des glissouilles et on décide de s’arrêter a Oberhaslach, la journée étant bien avancée.
On arrive enfin à joindre Damien qui nous rejoindra un peu plus tard.
Le gîte réservé est au beau milieu d’une foret et il faut parcourir 1 bon km de chemin forestier pour s’y rendre. (Ça a du plaire a Pascal avec son enduR1)
Le gîte est en fait spécialisé dans les balades a cheval et est un des seuls du coin qui permet de venir avec son cheval ! Ça tombe bien je suis venu avec mon écurie de 120 purs sangs britanniques !
Nous sautons tous dans la piscine, visitons le poulailler, le parc a chevaux (ils en possèdent une quarantaine je crois) et c’est d’ailleurs assez marrant de voir les chevaux en liberté se promener dans le jardin, a coté de la piscine, c’est la nature quoi !
La sympathique famille nous accueillera a sa table pour un repas gargantuesque concocté par la grand-mère ou même Pascal s’avouera vaincu !
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Jour 13 : jeudi 22 : Oberhaslach – Turckeim (France)
Le petit déjeuner sera pris en compagnie de 3 couples de motards qui font eux aussi une balade sur plusieurs jours, mais d’un type légèrement différent :
- vous faites combien de bornes par jour ?
- oh environ 150, le temps de partir vers 10h, se taper la cloche jusqu'à 15/16h pour arriver vers 19h, et vous ?
- bah nous entre 500 et 600…
- ??? mais vous faites que rouler ???
Ah ! ah ! ah ! faut dire qu’a 150 km par jour, il nous aurait fallu 42 jours pour boucler notre tour d’Europe aussi !
Allez, départ pour notre journée Alsace et Parc des ballons des Vosges, il pleuviote et la journée s’annonce assez moyenne.
On commence notre journée par le col du Donon, une jolie petite route bordée de milliers de sapins ou les virage sont ni trop serrés ni trop rapides.
Le sol est humide et pourtant relativement accrocheur, et le rythme s’avère finalement assez soutenu (limite arsouille), ce qui fait qu’on aura pris un panard assez énorme sur cette portion.
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Comme si ça ne suffisait pas, notre Dieu des motards nous envoie 2 superbes lapins au détour d’un arrêt « NPPD ».
2 beaux mammifères de race Ducati et d’une robe jaune flamboyante nous passent sous le nez à bonne allure alors que nous sommes arrêtés ! Je regarde pascal qui commence à bouillonner en enfilant fébrilement son casque et nous partons en chasse ! Haro !
Je mène la poursuite et reviens sur le premier, une 900SS, qui semble un peu bouchonné par le premier lapin en 1000 SportClassic.
Je me débarrasse du premier à la faveur d’un freinage appuyé et je commence à étudier les trajectoires du lapin de tête.
Le bougre relance fort en sortie de courbe mais freine bien trop tôt en entrée de virage, je plante mon 2° freinage qui tue et quelques km plus loin je vois revenir Pascal qui n’est pas rentré bredouille non plus !
Rhaaaa ça fait du bien !
Le parcours nous fait tourner autour du Mont Ste Odile et le hasard (qui fait bien les choses) nous fait retrouver nos lapins arrêtés à un stop.
Pascal papote avec le premier pendant que je m’approche du 2° en 900SS, je lui lance un « it’s a nice road ! » et me rends compte au moment ou celui-ci tourne la tête qu’il s’agit d’une belle lapine aux yeux bleus !
Qui l’eut cru ? En plus j’avais vraiment l’impression qu’elle aurait pu rouler plus vite si elle avait été en tête.
Cette fois ils décident d’inverser les rôles et nous partent aux fesses, malheureusement la hiérarchie entre motard français et allemand sera une fois de plus respectée et ils ne resteront pas longtemps dans les rétros.
Passage par StDié ou j’arrive a perdre Damien et Pascal sur une portion de route fort peu intéressante.
De retour dans les bons coins, nous attaquons le Parc des ballons des Vosges qui se révèle plutôt sympa, notamment la route des crêtes malgré le fait qu’elle soit mouillée.
En traversant un village, je connaitrais la frustration du jour : un lapin fou en 600XT - survet’ – sans gants - mocassins me double a bloc alors que je roulais sagement !
Je décide de laver l’affront et force un peu le rythme, mais décidément il roule trop vite en ville, je lui laisse du champ.
Arrivé en sortie de village, je lâche la bride de ma monture et retrouve mon lapin dégénéré au loin.
Et quand 1 ou 2 km plus loin j’étais prêt à lui serrer le collet, il s’enfuira par une intersection que nous ne devions pas emprunter ! Arghhhhhhhh ! Après le scoot en Italie, celui la m’aura aussi bien laissé sur ma faim.
La fin de la journée est très sympa et nous empruntons un tas d’itinéraires ultra-sinueux de courses de cotes locales.
Pascal a encore un mauvais feeling sur ces routes et la branlée que lui ai mis a du lui faire regretter de m’avoir dit que je le bouchonnais dans la route des crêtes, non mais !
Nous trouvons une chambre d’hôtes à Turckeim, un joli petit village fortifié avec les maisons de toutes les couleurs et les poutres apparentes, typiques de la région.
Le soir il y avait même le « veilleur » du village qui passait vers 11h-minuit dans le village en chantant des chansons, mais nous ne l’avons pas vu (ça fatigue la bécane !)
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Jour 14 : vendredi 23 : Turckeim – Lancrans (Hte Savoie)
Départ a 9h ( !) pour une « petite » journée de 610 bornes…
On doit retrouver les bourrés parigots à 10h a Thillot, donc on table sur 11h ce qui nous semble plus réaliste.
On commence par jardiner un peu du coté du Col de la Schlucht et on réussit a tous se paumer (enfin je réussis a tous les paumer) sur les petites routes blanches.
Pas question de compter sur notre cher GPS, celui-ci s’étant donné la mort le mercredi précédent.
Nous empruntons une route forestière (forestière=jolie mais pourrie, gravillonée et étroite) ou nous passons sous les télésièges d’une station de ski, marrant !
Arrivée au Thillot vers 11h30, on est les premiers évidemment mais les zouaves parisiens nous rejoindrons peu de temps après heureusement.
Triumph est en force, pas moins de 3 belles anglaises (surtout la noire) seront de la balade aujourd’hui, soutif powaaaaaaaaa !
Je prends tranquillement la tête du cortège pour guider tout ce petit monde en direction des cols des ballons, et déjà les groupes se forment :
Olive, jj et pascal me collent au train (ces 2 derniers ayant échangé leurs étrons), Ed et féfé forment le groupe des poursuivants et Damien fait son groupe a lui tout seul.
Arrivée sur la route des crêtes, je force un peu le rythme et me retrouve tout seul quelques km plus loin.
Bon, ça a l’air de rouler pépère, on s’est quand même pas retrouvés pour rouler chacun dans son coin ! Je décide de lâcher la main et de prendre quelques photos pour retrouver mes camarades.
Le reste de la matinée se fera a rythme enroulé jusqu’au resto du col du grand ballon ou nous festoyons (surtout le pilote de la DiversionRR).
Et la ça y est, le festival de mauvaise foi de JJ commence :
- comment tu t’es traîné on te suivait facile…
Ou :
- trop facile de te rattraper sur la route des crêtes…
- ça vous a fatigué 2 semaines de balade on dirait…
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Très bien, je vois bien qu’a vouloir faire du social j’ai surtout récolté de la grande bocca, ça m’apprendra, cet aprèm : pas de cadeaux comme dirait Armstrong !
Après le copieux mais interminable repas (c’est pas qu’on est pressés mais il est 15h et on a encore 400 bornes a faire…), le groupe repart en direction de Cernay.
Pascal mène le groupe et jeanjean lui colle au train dans un style assez caractéristique, dit de « l’aérofrein » avec le cul au milieu de la selle et le genou sorti a 90° !
Cette technique lui semble pourtant profitable et il est bien loin le temps ou notre ogre s’intéressait aux jolis paysages sur son tracteur aux cylindres de travers.
Oui, jeanjean est désormais irrémédiablement attiré par le coté obscur et même s’il s’en défend, court désormais dans la catégorie chasseur !
Bref, l’énergumène est sur un bon rythme et double pascal qui nous sort l’excuse de la panne d’essence (pas besoin d’essence, ça descend !).
Honneur familial oblige, je double à son tour jeanjean et olive qui suivait le mouvement.
Pause galère a Cernay ou Pascal doit stopper a 3/4km de la station service (ben oui ça descend plus). Je file remplir une bouteille d’essence pour le dépanner et les parigots pendant ce temps réservent leur hôtel.
Bref, on a encore vachement avancé dans l’itinéraire et il ne nous reste plus qu’une cinquantaine de km avant de se séparer.
Premier col vers Masevaux et première arsouille déclarée, Pascal est devant, suivi d’Olive, jeanjean, féfé, ed et Damien. Je ferme la marche et me lance a l’assaut de cette petite route viroleuse et relativement serrée.
Arrivé dans la roue d’Olive, je le gratifie d’un superbe extérieur (comme d’hab) et celui-ci ne trouvera pas meilleure excuse qu’une hypothétique plaque d’égouts sur sa trajectoire pour justifier de sa ridicule vitesse de passage en courbe !
Petit bout de roulant ou les parisiens font parler l’expérience du dépassement viril sur les bagnoles et le block-pass du papy en vélo (sur qu’il s’en est pas encore remis), et nous voila au pied du col du ballon d’Alsace.
Jeanjean mène la danse au pied du col, mais ne supportant pas la pression se fait enrhumer par les 3 chasseurs qui le précédaient, Olive, Moi et Pascal. (il aurait selon nos sources eu une crevaison lente)
Je colle aux basques d’Olive mais la route est étroite et un exter’ signifierait se retrouver sur la voie d’en face. Un peu plus loin la route s’élargit et j’en profite pour enfumer le ducatiste qui prétextera avoir été gêné par un groupe de cyclistes sur sa trajectoire (rien vu moi…)
Arrivée en haut, le petit monde se regroupe et Ed nous surprend par sa progression, on ne l’attend presque plus.
Dernière bière au bar en haut du col, Pascal essaie d’améliorer la technique « aérofreins » de jj (ne lui en apprends pas trop quand même, il progresse le bougre !) et nous verrons un superbe kéké en ZX10R, combarde et casque assortis, et…passagère assortie toute vêtue de verte elle aussi ! C’est beau l’amour !
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Bref, il est 17h et il nous reste 2h pour faire environ 350 bornes…on n’aura jamais autant été a la bourre.
On laisse donc les parigots s’expliquer entre eux et fonçons vers giromagny prendre un bout d’autoroute jusqu'à Besançon.
Dur de se désintoxiquer des autoroutes allemandes ! Damien a son pneu mort et préfère prendre la nationale, nous décidons de passer par la N5 jusqu’à Gex.
Le choix s’avèrera payant car la route est assez roulante avec plein de belles courbes (frotti-frotta…) et la fin du parcours en arrivant sur Gex est tout bonnement balistique !
Arrivés à Gex, Pascal s’inquiète des bruits de sa chaîne qui semble bien détendue et tape le bras oscillant dans les virages a gauche.
Du coup il me demande d’essayer son étron pour avoir mon opinion, et effectivement ça tape mais ça n’a pas l’air trop méchant.
Cette petite coquine de R1 commence à me chauffer un peu dès que j’ouvre la poignée et au bout de …pas longtemps, je m’avoue vaincu et succombe au charme de l’allumeuse.
Yaaaaaaaaahhhhhh ! Double voie : 250 j’avais pas réussi avec la mienne, vengeance !!!
Et adieu Pascal, tu n’es plus qu’un petit point noir dans mes rétros !!!!!!
Qui plus est, quelques coups d’embrayage plus loin, je me rends compte que la lever en 2 est carrément jouissif grâce a l’allonge du moulin, j’en ai fait des bien longs (sûrement plus longs qu’avec la speed) et ce qui est cool, c’est qu’on peut la lever a quasiment n’importe quelle vitesse.
Tout ça m’a donné des idées, et je n’arrive pas a me sortir de la tête cette question : « tu crois pas que ça serait encore plus facile avec un grand guidon ? »
Et du coup, même bien amoureux de ma speed, je commence à lorgner sur une 1000gex 2003/2004 à grand guidon. On verra plus tard…
Nous arrivons a destination finalement a 21h30, chez Magali et Laurent, ce dernier ayant réservé une belle surprise a sa lopette de frère pour son anniversaire : une entrecôte géante et succulemment cuite au BBQ !!!
J’avoue que l’idée est simple et plus que réussie, surtout que tout ça était accompagné d’un petit crozes-hermitage de derrière les fagots produit par l’oncle de notre hôtesse !
20/20 a tous les 2 !
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Jour 15 : samedi 24 : Lancrans – St Georges
Réveil en douceur, je passe ma speed a Laurent pour aller chercher les croissants et a son retour (ouf le moteur n’a rien !) je me rends compte que mes plaquettes arrières sont mortes et m’ont attaqué le disque, elles ont 2000 km !
Pascal et Damien doivent aller changer le pneu de l’ER6 et moi je dois être rentré pour 18h pour une bouffe prévue le soir.
Les 2 toulousaings étant un peu fatigués, nous décidons de nous séparer et je file a 11h30 avec au roadbook : Annecy, Cormet de Roselend, Col de l’Iseran, Col du Galibier, et fin par l’itinéraire du départ.
J’ai estimé la distance à 480km, soit 6 h de route sans m’arrêter c’était jouable, sauf qu’en réalité il en faisait 550 !
Le passage a Annecy était caniculaire, trop dur de voir les gens en maillot au bord du lac pendant que je cuis sous mon cuir a 50 a l’heure.
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Le Cormet de Roselend est spectaculaire mais la route défoncée n’incite pas à l’attaque, quant a l’Iseran, fermé à l’aller (je t’ai eu !) , la température au sommet était négative !
Avec de beaux panneaux « attention verglas » et le sol noir brillant, je prenais un angle inimaginable de 3° et j’ai même réussi à me tirer la bourre avec 2 allemands qui descendaient en même temps. Une bourre a 3° d’angle, c’était impressionnant !
Les allemands oubliés, direction le Galibier, ou faute de station service je roule pépère étant passé en réserve depuis belle lurette.
Super sympa ce col et surtout sec et ensoleillé contrairement a l’Iseran exposé Nord.
La descente vers Bourg d’Oisans se fait sous des trombes d’eau et je ne retrouverais une route sèche que vers La Mure.
A signaler qu’en me paumant vers La Mure j’ai trouvé une super route : celle qui passe par Sievoz.
A partir de la j’ai mis du grogaz histoire de remonter le temps et je n’arriverais a la maison qu’avec 30 min de retard, soit 7h en tout.
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Epilogue :
Avec une moyenne de 450 km par jour, notre virée aura été quand même bien fatigante, il m’aura fallu à peu près une semaine pour me retrouver en forme.
Niveau budget, ça m’a coûté moins que prévu, environ 1700€ et j’aurais bouffé 1 pneu avant et quasi 2 arrières.
Malgré tout ça, c’était une expérience vraiment a part, entre le dépaysement des pays d’Europe (même si comme dit Pascal on ne sent pas de différences fondamentales avec la France) et la multitude de routes et de cols plus enthousiasmants les uns que les autres, autant par leurs paysages que par les sensations qu’ils nous ont procurés.
Une grosse expérience de motard en somme !
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