le mythe !
Enfin le mythe mais à la couleur près et à la cylindrée près en fait... Bon, le père David étant prêteur et très intéressé par l'essai de ma dayto, j'ai pas eu trop de mal à le convaincre de me la refiler entre Lamastre et Alboussière !
J'ai tellement entendu de mauvaises critiques de cette moto que comme d'hab je serai agréablement surpris après cet essai, m'enfin pas de quoi se taper le cul par terre non plus faut pas exagérer.
Départ donc pour 30km de pure virole ardéchoise par un beau temps sec et ensoleillé de printemps. La position est assez raide, mais guère plus que la Dayto donc pas de souci pour moi depuis ma re-warriorisation. Les suspensions sont aussi bien raides, ça ça me gène un peu plus, j'aime bien les motos qui absorbent les bosses.
Le tableau de bord est...rustique, la meule n'est même pas pourvue d'un écran LCD qui fait sapin de noel et qui écrit le nom de la moto au démarrage, trop la hooooonte !
Démarrage (sans la béquille), le petit son émis par les arrows est fort sympathique bien que discret, je me délecte des gling gling au ralenti quand on débraye. Première, embrayage de bucheron du genre à donner des belles ampoules après une journée de cols de montagne, et en avant guingamp.
Petit bout de ligne droit avant d'entamer les courbes ardéchoises, le frein s'avère très mordant, je crois que je ne dirai jamais assez à quel point j'aime le feeling des Brembo série Or qui équipent les ducat' et les Aprilias !
Premiers pas de danse avec la (très) belle italienne qui s'avère comme prévu assez physique à jeter à la corde et à ce titre les premiers virages abordés à vitesse honorable se sont révélés un peu surprenants, d'autant que j'ai vite compris qu'il était fortement déconseillé de toucher aux freins sur l'angle.
Effectivement la partie cycle est un bloc de treillis soudé qui demande de la poigne, de l'engagement et surtout un pilote sûr de lui.
un virage arrive, OK, ben tu penches, NON tu freines pas! Faut savoir ce que tu veux mon ptit gars, si tu veux freiner c'est en ligne droite ou pour t'arrêter, et la caractérielle italienne se fait bien entendre en redressant la moto à chaque effleurement dues Brembo sur l'angle...gloups!
Vous me direz, pour corriger la trajectoire sur l'angle il faut freiner de l'arrière, soit. Mais celui qui me dit ça n'a jamais conduit de Ducati, une ducati qui freine de l'arrière c'est un peu comme une béhème jolie, ça existe pas.
M'enfin, qu'à cela ne tienne, comme dirait jibé : "y a qu'a sortir la bidoche" et c'est vrai qu'en faisant preuve de fermeté et en déhanchant proprement, la 748 tourne et même plutôt bien, elle donne confiance et laisse aux motos confortables le soin de louvoyer en sortie de courbe.
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Passons aux choses sérieuses, que donne le petit twin tant décrié ? Combien de fois ai-je entendu que c'était une pauvre daube sans moteur ? Le temps est venu d'en avoir le cœur net.
Bon d'accord, le moteur n'est pas très souple mais il reprendra vaillamment dès la barre des 3000 trs franchie. La première poussée se révèle plutôt agréable, puis le moteur escalade assez linéairement le compte tours pour atteindre enfin son apogée à 9000 trs ou le petit desmo se sort les tripes jusqu'en zone rouge (zone verte, y a pas de zone rouge!!) avec une énergie qui fait plaisir à voir!
Cette petite post-combustion à 9000 s'accompagne d'un rugissement métallique fort agréable qui m'a rappelé le fabuleux moteur de la 916 S4 de Pascal !
Bref, pas si nul qu'on veut bien le dire et même si ce moteur ne s'apprécie pas à mi-régimes, il saura donner de belles palpitations en bas du compte-tours et accompagner le pilote à ses heures de pétages de plombs!
J'ajouterais également que pour m'être fait déposer il y a une dizaine d'années par un gus en 748, ce petit joujou peut très bien être une arme sur route bien revêtue !
Enfin, cerise sur le gâteau, je dois bien avouer que je trouve cette meule fabuleusement belle et qu'elle mériterait bien une petite place dans mon salon (mais en rouge bien sûr)
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