Après le rapide essai proposé par BMW, je dois bien dire que je me serais bien laissé tenter par cette petite HP2. Mais bon, à plus de 18k€ le bout fallait pas trop rêver non plus !
Un énorme concours de circonstantes
Une semaine après l'essai, en rentrant de déjeuner, je lance rapidement une recherche sur le web pour voir les annonces de Megamoto. Dans les tous premiers liens proposés, je tombe sur le site de la centrale avec 5 annonces.
L'une d'entre elle propose un tarif anormalement bas. Qu'à cela ne tienne, rapide coup de fil au vendeur qui m'explique qu'il doit la vendre rapidement parce qu'il change d'activité. En parlant il m'explique qu'il a fait une glissade sur le côté à la remise des gaz sous la pluie.
Il a déjà pas mal de contacts et des visites sont déjà planifiées pour les jours à venir.
Je lui indique mon intérêt et lui demande quand je peux la voir. Rendez-vous est pris pour le lendemain midi, avant tous les autres visiteurs ! Je prends quand même soin de demander lui demander si il a déjà donné des priorités aux différentes personnes intéressées. Il n'en est rien, le premier qui aura l'argent aura la moto (Comme d'hab tout le monde est super intéressé mais ils doivent revendre leur moto avant !). Ca tombe bien, je n'ai pas de contraintes de ce type, je suis le premier et je ne vais pas oublier mon chéquier au cas ou !
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Elle est pour moi !!!
A l'heure du rendez-vous, je vois la Mega-bouchère arriver.
Elle est magnifique, j'ai les yeux de l'amour et la liste des points que je voulais contrôler me sort immédiatement de l'esprit. Tour rapide de la bouchère. Elle est nickel à part une griffure sur le cerclage arrière du pot et quelques marques sur le cache culbuteur. Bref rien de terrible d'autant que ce dernier est masqué par une protection métallique.
Le vendeur est super sympa, une bonne discussion s'engage autour d'un café. Je suis chaud comme une baraque à frites. Vu le prix, hors de question qu'elle me passe sous le nez. Du coup je sors mon chéquier histoire de la réserver en attendant la transaction finale.
Le temps de récupérer tous les papiers auprès de BMW (la HP2 est en LOA), de faire faire le chèque de banque qui n'arrive pas à cause des grèves de la poste, 10 jours passent.
Finalement aucune mauvaise surprise, tout se passe bien et j'ai les clés. Franchement, j'ai toujours été trop content de récupérer mes précédentes motos. Mais alors là... la HP2 a une saveur particulière. Sans doute parce que quelques semaines plus tôt elle paraissait intouchable et réservée aux autres.
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Bon ok il est gentil, mais la moto bordel !
Après une grosse semaine et environ 1000 kms parcourus en zone urbaine et péri-urbaine, voici ce que j'ai pu en découvrir.
De loin, elle est quand même super imposante la bouchère. Super haute, super longue, avec des valises latérales positionnées sous le réservoir... Ah non merde, ça c'est le moteur. A part ces deux appendices, elle est super étroite.
La finition est Top. Les éléments en carbone s'intègrent bien et tout est de bon gout. Le monobras magnifique, la jante arrière n'en parlons pas !
On grimpe dessus. Avec mon mètre 90, j'ai les pieds par terre, mais pas totalement à plat. Je n'ose pas imaginer pour les petits ! Il existe une selle creusée en option et on peut également régler l'assiette de la moto (chose qu'avait fait l'ancien proprio en baissant l'arrière de 5 à 7 mm)....
La prise en main.
Contrairement à la première impression visuelle qui laisse présager d'une bonne enclume vu la taille, elle est super légère. Avec moins de 180 kg à sec, clair que c'est ma moto la plus légère. Le guidon géant ajoute beaucoup à cette sensation.
Une fois dessus, le bloc compteur semble très éloigné. L'assise est ferme mais pas désagréable, les cale-pieds paraissent plutôt solide ! Comme toujours les comodos BM avec le cligno de chaque côté font leur effet. En fait, ce n'est pas tant le fonctionnement qui est déroutant, mais plutôt la disposition des boutons et la forme des cocottes ou plutôt des dindons ou des autruches vu la taille du bordel. Et pourtant, avec mes paluches de géant je ne m'attendais pas à ne pas pouvoir atteindre les boutons. Et bah si !!! Une galère. Le bouton d'infos de l'ordi de bord est super mal placer, celui des phares, idem. Il faut se tordre les doigts pour y accéder. Bref, en plus d'avoir de gros ventres, ils ont aussi vraiment les mains mal-foutues les teutons !
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Pressage du démarreur, le moteur tourne avec un son assez roque mais qui manque de coffre. La moto vibre gentiment sur la béquille. Les commandes sont souples. Seul la boite demande un bon verrouillage sous peine de mal enclencher les vitesses ou de tomber sur des faux points morts. Contrairement à mon essai de la R1200S, le cardan est super sensible. C'est peut être du à la forme différente du mono-bras et au débattement supérieur de la suspension, toujours est-il que les à-coups de transmissions sont permanents. C'est assez déroutant au début, et sur route à chèvre, je pense que les surprises seront terribles. Un point à vérifier après la première balade.
Sortant d'une moto avec des bracelets, la prise en main est déroutante. Le guidon passe au dessus des rétros des berlines. Pour les évolutions à faible vitesse, il faut sérieusement tourner le guidon comme le ferait ma fille sur un tricycle !
En sortant de la ville, la bonne surprise vient de la protection. Bon ok, sur le papier elle est inexistante. En vrai, on est tranquille à 160 km/h, par contre dès la moindre goutte de pluie, seules les pieds qui sont cachés par le moteur et assez éloignés des projections de la roue avant reste au sec.
Sur route, je sens qu'il faut s'habituer au guidon. Du fait de la position, on a vite tendance à s'agripper après alors qu'il ne faut pas du tout. Le moindre mouvement fait bien bouger la moto mais en quelques kilomètres, on trouve le mode d'emploi. La moto est super stable en courbe et super facile à balancer dans la virole.
Le freinage est mortel. Super mordant et endurant à l'avant, et super dosable avec une bonne course à l'arrière. Là encore, du fait de la position droit comme un I, les transferts de masse sont marqués au freinage.
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Le moteur
Il est super souple. Elle reprend sans souci à moins de 2000 tours. Pour avoir pu faire un rapide comparatif avec la R1200S, je dirais qu'elle tire beaucoup plus court. Il commence à plus pousser sérieux vers 2500-3000 tours pour vraiment s'envoler passé 5500 et ce, jusqu'au rupteur vers 8500 tours. Bref, il n'a rien d'un tracteur, ou d'un bon diesel qui s'essouffle à la moitié du compte tour comme les anciennes versions 1150 ou la Buell de Féfé !
En fait, contrairement aux versions routières, les HP2 ne possèdent pas d'arbre d'équilibrage. Le moteur a donc moins d'inertie. Cela ajoute pas mal au caractère du moteur. Par contre cela crée pas mal de vibrations. Les rétros n'en sont que moins efficaces.
Sans vraiment pouvoir parler d'efficacité, je dois bien dire que ca change de la TRX ! Ca tire bien sur les bras, et les reprises à mi-régime dépotent. Il faudra confirmer tout çà à la première balade.
Côté bruit, rien de désagréable, mais rien de bien terrible non plus. Par contre, les chicanes sont amovibles d'origine. Je testerais ça sous peu, le temps de m'éloigner un peu de Paris et des flics qui fleurissent de partout avec l'arrivée du printemps. A croire que les consignes et objectifs des bleus est en grosse augmentation en ces temps de crise ! (Je parles pas de sécurité mais de blé vous aurez compris).
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Aspects pratiques.
C'est là que tout le monde se dit... Mais de quoi il parle ?
Et bah vous vous trompez ! Juste derrière l'amorto, on trouve un espace suffisamment grand pour mettre un gros bloc-disque et quelques outils en plus de ceux qui se trouvent sous la selle (cette dernière s'enlève avec une clé Torx). Niveau autonomie c'est plutôt honnête vu la contenance de 13l du réservoir. En ville on passe les 170 kms et sur du plus roulant, on atteint 210 à 220 kms. Bien entendu, ces chiffres sont le max constaté en allant presque au bout de la réserve.
A ce sujet, l'ordinateur de bord qui est réduit à sa plus simple expression (température, 2 trips & ODO) donne l'autonomie restant à partir du moment ou l'on passe en réserve. Pour avoir fait plusieurs tests, les chiffres sont très précis avec une petite marge de sécurité une fois arrivée à 0 km. Il reste encore entre 0,3 à 1 litre d'essence. De quoi parcourir 5 à 15 kms de plus en fait !
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Enfin, l'ancien vendeur m'a donné avec la moto une splendide banane HP2. Je sais bien que j'aurais fait fureur en la mettant en évidence chez nos amis les ardéchos, du côté du marché du terroir de Lamastre ! Mais j'ai préféré passer par la case couture en enlevant la ceinture. Elle est ainsi devenue une petite sacoche genre enduro à l'arrière de la selle. Elle me permet de prendre un pantalon de pluie et 2 ou 3 trucs pour la route.
Dernier point et non des moindre. J'ai les poignées chauffantes ! Bah c'est plutôt pas mal en fait pour tous les jours ou les matins frais en haut d'un col !
Bilan : Que du bonheur... et beaucoup d'attentes !
Après moins de 1500 kms parcourus pour le moment, je dois bien dire que je suis plus qu'enthousiasmé par la Megabouchère. Mais je n'en suis qu'à la découverte de la moto en monde urbain... Elle n'ai pas faite pour ça me direz vous. Clair, mais ç'est aussi ma moto de tous les jours.
Pour ce qui est des balades et du comportement sur belles routes, chevrettes et arsouilles, il va falloir attendre encore 1 mois ou 2. M'enfin à part peut être l'autonomie, je suis quasi sur du résultat.
Aujourd'hui plus que jamais : Faites attention... Ca va débouler en merde par l'arrière. Alors gardez un oeil ouvert.
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