Partir me faire une grosse balade me faisait envie depuis longtemps mais entre mon changement de taff, ma formation à Paris, mon deuxième gosse et mes emmerdes mécanique, c'était pas vraiment gagné. Ce n'est que mi Novembre, à l'occasion d'un week end de 4 jours, d'un 660 SMC qui marche (si, si) et d'une météo au top que je peux enfin me lancer. Programme ? Toulouse - Valence - Cannes - Marseille - Toulouse, histoire d'être bien rassasié.
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Jeudi 11. L'idée c'est de faire au plus court jusqu'à Castres. Limite frisquet, le soleil est bas et avec les arbres ça donne un effet stroboscopique qui me fait déconnecter par moment (je dois avoir une forme d'épilepsie, c'est pas nouveau mais faudrait que je consulte). Fidèle à moi même je navigue à la one again et me retrouve non pas à Castres mais à Revel. Pas grave, je vais m'amuser plus tôt, par Sorèze - Arfons - Labruguière. Les routes sont tellement recouvertes de feuilles mortes que la montagne noire mériterait de s'appeler la montagne orange. C'est humide, y'a du gravier, des bandes noires, j'essaye de bloquer un peu le cul de la moto pour voir et ça me semble quand même pas facile à gérer le bordel, trop brutal. Les routes ne sont pas ragoûtantes mais je suis à la cool dans des coins paumés avec plein de belles couleurs automnales, un moment quand même plaisant. Valdurenque - Brassac - La Salvetat - Murat. Du même acabit, je ne croise personne sinon des dizaines de chasseurs de partout et surprise à la sortie d'un virage au fin fond d'une forêt, une centaines de regards éberlués me dévisagent. Je coupe le moteur, et fais une photo du troupeau de brebis qui me contourne, peu rassuré. J'ai pourtant une moto qui se fond dans le paysage (orange) ! Suite du trajet bien plaisant, je sors de la forêt : D92 - Fayet - Le Clapier - La Couvertoirade et arrive à Nant à 13h30. Je me fais le restau "Le Petit Nantais", au menu pas cher et excellentissime, je recommande !!
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14h30, j'attaque la digestion dans les gorges de la Dourbie, qui virolent un max. L'espérou - Valleraurgue, j'ai beau ne pas trainer les petites routes sont longues à parcourir, et parfois difficiles à trouver en ville. Les Plantiers - St Germain de Calberte - Col de la Baraque. Le soleil rasant me gène, je dois me protéger les yeux pour voir la route, c'est chiant et ça me donne envie d'acheter un casque cross. La visière m'aiderait bien à ne pas être ébloui, et vu que je suis rarement au dessus de 120 je devrais survivre à la prise au vent. En plus j'aurai le pur look du vrai supermotard, si c'est pas un argument, ça ?! Chamborigaud - St Ambroix. Il est 17 heures la nuit tombe et je suis à peine au dessus d'Alès. L'occasion de découvrir la bonne blague de KTM qui a juste un peu oublié de mettre un vrai éclairage sur la moto, quelle misère cette lampe de poche qui fait office de phare. Le Col de l'Escrinet de nuit ça ne me branche pas, je passe par Montélimar et fini le trajet sur la N7, sous la pluie.
Heureusement la soirée bonnarde avec la famille du cousin, frérot et sa dame me fera vite oublier les derniers kilomètres. Sans parler des bons petits plats d'Aude. Je me coucherai repus après cette bonne journée de 600 km.
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Vendredi, après une bonne nuit (pour moi au moins, rapport au ptit couillu Benjaminson hi hi hi), on part se faire quelques routes qui vont bien du côté de la Motte Chalancon. Pas de pluie mais du trempé, ce qui ne nous empêche pas de nous tirer une bourre sur des routes quand même assez piégeuses, avec beaucoup de portions noires et lisses. Moyen glop quoi. A la vue de la gueule des routes du coin sous la pluie je comprends un peu mieux ma gamelle en 636 en Païlote Paouère sur le sec. Bref, tartinage avec le cousin, comme d'hab quoi, puis échangeage de brèle un peu après Rosans, tu sais, le bled où j'avais pété ma Gex 1000 (comment ça je me casse la gueule de partout ?) ! Echangeage, donc, et pendant que moi j'étais sur des oeufs à trouver ma position sur le 10R et à ne pas accélérer trop fort pour ne pas avoir à me mettre debout sur les freins dans la seconde qui suit, Ben prenait en main tranquillou le SMC et a tapé quelques beaux wheels. Une matinée bien sympa donc, qu'on termine dans un ptit restau de Sault où on les a un peu fait stresser pour ne pas avoir à rouler de nuit. Ben se casse ensuite aux Scorpions Masters pendant que je continue ma route en direction de Cannes.
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Suite du programme, à St Etienne les Orgues je me fais ce petit col qui a l'air sympa vers Sisteron (Signal de Lure) et hop je me retape les routes du stage rallye avec Patrick Curtat (D3 par Anthon). Niveau essence ça devrait le faire. Problème, le gentil petit col est super long (faudra que je prenne le temps de lire les cartes), et grimpe sans cesse. La route est sensée être fermée mais comme je croise quelques caisses je ne m'inquiète pas. Je me dis quand même qu'il serait de bon ton d'éviter de tomber (en panne ou tout court). Arrivé au sommet, la récompense : ni plus ni moins que la PLUS BELLE VUE que j'ai eu l'occasion de voir, une vraie tuerie. Le spectacle est magnifique mais bon, ça souffle fort et ça caille donc je ne m'éternise pas ! Heureusement d'ailleurs que les températures du week end sont clémentes parce qu'autrement 1600 mètres (ah ouais quand même, faudrait vraiment que je lise les cartes moi) ça ne l'aurait pas fait. Passage en réserve, je ne m'affole pas plus que ça mais arrivé à Sisteron j'y suis depuis 35 km et je serre déjà bien les fesses. Apparemment je dois sortir du bled pour trouver une station, super y'en a une a 5 minutes, 2 minutes, 1 minute... Panne. P#t@1n )3 8°Rde| 2 W3rde !!! Pousse pousse sur un km, et re panneau 1 minute. Les enculés. Après une demi heure (ça réchauffe) une oasis, plein et gazzz. Même pas je raccourcis, de toute façon je finirai de nuit. Donc je remonte le temps par le Col du Temp (D3) et gazz encore par la route Napoléon. Arrivé à Castellane il fait nuit noire, et mon phare n'éclaire toujours pas plus qu'un luciole. Je fais le plein, histoire de, et dois donc tracer par de la virole, de nuit, entouré par de bons gros gouffres pas du genre accueillants. Super. Mon phare est mal réglé (enfin, il est pas mal réglé puisqu'on ne peut pas le régler, mais il n'éclaire pas la route quoi), et à chaque bagnole en plein phare je suis tellement aveuglé que je dois freiner pour ne pas me sortir, ou du moins le faire moins vite le cas échéant. J'arrive toutefois à passer quelques perdus en bagnole et, contre toute attente, j'arriverai entier à Cannes. Le coin est beau mais on est dans une ville géante, entre Grasse et Vallauris malgré mes tentatives de trouver une petite route je resterai en agglomération.
Autre soirée sympathique avec mon popa, ptit restau encore histoire de prendre du gras avant l'hiver tel une otarie. Et puis dodo avec 500 km de plus au compteur.
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Samedi. Le matin le petit déj est ponctué par les "rhoo putain", "bordel de merde" et autres "calin papa ?" de Marie Charlotte, le perroquet du Gabon de mon père. Départ peinard pour une journée plus cool en direction de Cassis, repère de Lolo aka Malopignons. Menu du jour ? L'entrée sera le Col de l'Esterel, que je ne m'étais pas fait depuis loooongtemps. Bien bonnard en 660, moto au poil, mais la route est toujours mi sèche mi humide donc j'étais un peu sur la défensive. Plat principal ? Tout ce qui est blanc à lisert vert dans le Massif des Maures, quadrillage en long, large et en travers. Je croise quelques jolies Ducats alors que je cherche le départ du Col de Valdingarde à la Roquebrune sur Argens. Enfin trouvé je pars sur la route la plus pourrie du week end, avec plein de terre, bitume défoncé, feuilles, trous, eau, boue, gravier, herbe et tout ce qu'on peut mettre sur une route pour la pourrir. Roulage bien défensif, et les paysages sont cachés par les arbres, comme sur la quasi totalité du massif d'ailleurs. Pas l'extase quoi, mais surprise au bout de quelques kilomètres, je retrouve le groupe de Ducatistes en pleine séance de trainage de teub. Bon, vu la "route" je ne leur jetterai pas le gravier, ils ont probablement du se perdre. Vite oubliés, ce seront mes seuls petits lapins du week end. Passé le col et pour toute la suite le bitume sera très sympa, des routes comme j'aime. Grandes courbasses entre La Garde Freinet et Grimaud et re mini routes ensuite. Les chasseurs sont toujours tous de sortie, je dois en croiser une vingtaine en planque dans chaque portion de route.
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Après un passage par Gonfaron je me fais ma pause bouffe à Collobrières, le pays du marron ! Je passe commande du dessert et café à réception de l'entrée, paye et me casse. Anecdote sur les desserts, si tu n'aimes pas les marrons passe ton chemin : fromage aux marrons, gâteau aux marrons, yaourt aux marrons etc (aux marrons aussi). Col de Babaou, D88 parallèle dans l'autre sens, Plateau de Siou Blanc. Sympa, personne ou presque, assez joli. J'arrive à Signes, trace vers Laroquebrussanne. Un lapin potentiel se défile un ou deux virages avant de se faire bouffer et j'attaque le dessert, le Massif de la Sainte Beaume et son Col de l'Espigoulier. Des routes faites par Ben quelques temps auparavant, lors du DDMT 2010. Sympas aussi, avec des paysages terribles arrivé vers l'Espigoulier, magnifiés par un soleil couchant que plusieurs personnes dégustent en haut du col. La descente n'est pas géniale, sans rythme, avec des virages qui se referment. Bof. 450 bornes dans la journée, il fera à peine nuit lorsque Malopignons me rejoindra en casque cross (j'en veux un !) sur sa vaillante RDLC sur la place du vieux port de Cassis. Ses deux garages sont toujours aussi sympathiques, à part sa S1000 RR souffrante mais qui va se faire rhabiller façon kéké du sud en full carbone. ;-)
Soirée bien cool en sa compagnie avec sa moitié et un de ses potes du Superbike Français. Cassage de ventre de chez cassage de ventre (j'ai presque levé le drapeau blanc pour les tartelettes, c'est dire !), plein de blablas motards. T'as de la chance que je sois si loin, toi, autrement t'aurais un abonné ! A charge de revanche. :-)
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Dimanche, il est temps de rentrer. J'essaye de ne pas partir trop tard et vu le ciel nuageux Laurent renonce à m'accompagner. Je décide donc de tracer par l'autobeurk jusqu'à Aix et me faire plaisir ensuite, ce qui devrait me laisser une chance d'arriver de jour ou presque. La D67E de Coudoux me réconfortera de mes bornes de 2x3 voies. D67A jusqu'à Cadenet puis la D983 jusqu'à Apt, bien agréable à rouler. Je continue direction Murs dont j'avais envie de me faire la spéciale depuis bien longtemps. Encore un bon moment, c'est plus large que je pensais, ça tourne bien mais comme depuis le début de la balade j'alterne entre le sec et l'humide. Et sur le mouillé c'est un peu chiant, la spéciale, pardon la route a deux types de revêtement et autant un met en confiance, autant l'autre me laisse des doutes. Fin de la matinée dans un Mc Do vers Avignon. A part quelques voitures qui ont peut être voulu jouer rien de particulier, du roulage de sauvageon dans des routes sans trop de circulation, tout ce que j'aime.
Je repars en traçant au plus court direction St Hippolyte du Fort, en me perdant un peu quand même sinon c'est pas drôle. Ganges je me jette dans la D25 et devrais slalomer entre les cailloux tombés de la falaise, avec une sensation de 0 grip assez impressionnante sous la pluie, cette dernière s'étant invité à la fête. Pas super génial je passe Lodève et Bédarieux et bifurque à Lamalou les Bains me faire le Col de Madale. La grosse moitié se fera dans le brouillard sur de l'humide, bof encore, mais quand même, quel super terrain de jeu cette montagne noire ! On m'en avait parlé quand je suis arrivé dans la région et à part Lodève Bédarieux je n'avais rien trouvé de bien dans le coin. Mais ayant pris goût aux petites routes et après avoir écumé le coin je suis tombé amoureux, comme des Corbières d'ailleurs, plus au sud. En fait il y en a pour tous les goûts, du souvent bien voir du très bien revêtu et avec des paysages qui butent un peu partout. Faut juste éviter l'inintéressante D908 / D612.
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Donc je continue par la D169 partant de Fraisse sur Agout, puis gros gavange par Anglès Valdurenque et rentrage sur Toulouse. Problème, pas beaucoup de stations entre Castres et Toulouse et rebelotte serrage de fesses. Je sens le mauvais coup arriver, je coupe le moteur en descente (et donc roule dans le noir *^_^*), je dépasse les 40 km de réserve et alors que je n'y croyais plus après 42 km d'agonie (panne sèche à 40 le vendredi) et à 10 km de Toulouse, une station, enfin. Ouf, j'ai bien cru devoir finir mon week end en poussant encore...
550 km de plus, soit 2100 au total. Un cul qui fait mal mais qui récupérera assez vite, des températures largement plus clémentes que ce à quoi je m'attendais, et heureusement d'ailleurs vu le nombre de cols par lesquels je suis passé et qui étaient au dessus des 1000 mètres ! Bien content d'avoir pu voir la famille et les potes, et super content (bouarg) de la 660 SMC. Les petites routes me plaisent autant qu'à elle. Le réservoir 11 litres (11,8 officiellement) me donne une autonomie réserve comprise de 180 à 200 km, soit une conso toute riquiqui. La selle confort n'est pas miraculeuse mais mérite quand même vraiment son nom : sans selle ou réservoir ça l'aurait beaucoup moins fait. Je préfère le comportement d'origine mais pour les grosses balades on va dire que ce n'est pas la priorité. Le châssis est super et le frein pas mal mais il faut un peu trop forcer sur le levier pour du gros freinage, il manque un PR16. A part le "phare" c'est le seul petit point noir de la moto et mon autre SMC (hé oui les gars B-)) est en full Beringer. Attendez qu'elle soit finie et vous allez voir comment que ça va chier ! Enfin niveau wheels elle me régale, je les tiens à l'équilibre ! Enfin !!!
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