Cette année j'ai envie de profiter de la Dayto pour rouler. Mon pote Thomas alias 34cv pour ceux qui le connaisse (parce qu'il a passé près d'un an sur une SV en 34cv sans se rendre compte qu'elle était bridée), habite dorénavant à Genève. Du coup je saisis l'opportunité pour lui proposer une balade dans les Alpes.
Les préparatifs
L'idée générale étant de descendre vers le sud avec tentes et sac de couchage et de voir plus ou moins au jour le jour et éventuellement se poser un jour ou deux du côté du Verdon histoire de faire du canoë, randonnée ou mouler. Finalement ça sera plutôt la dernière option qui retiendra tous nos suffrages une fois sur place.
Le samedi précédent je dépose donc à l'arrache la dayto chez Diagonale pour un changement de kit chaine que j'aurais du insister pour faire changer à la révision des 20000Kms. Tant qu'à faire on fait changer les plaquettes arrière bien mortes, et avant qui n'auront fait que 5000Kms (sic). Mais connaissant ma légendaire maitrise du bricolage / mécanique, il aurait été présomptueux de ma part d'espérer changer moi même les plaquettes en cours de balade. Du coup je m'en met pour un petit billet de 400 boules pour une mini révision. Au moins je pars l'esprit tranquille de ce côté là.
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Petit passage chez Décathlon pour m'équiper d'une tente et d'une paire de tongues. Etant donné que j'ai un sac de selle, embarquer tente et sac de couchage en merde ne sera pas simple, JeanJean me prête donc ses latérales.
Reste à acheter les cartes routières. Mon précédent Atlas routier à spirale s'avérait être une fausse bonne idée puisqu'il a fallut tout dépouiller pour le faire rentrer dans le lecteur de cartes. Passage à la FNAC et là bonne surprise, l'édition 2009 est à un format plus petit et semble donc parfaitement adapté. Emballé c'est pesé. Après un rapide manouchage au scotch orange me voilà fin prêt.
1er jour : Paris – Genève (750 Kms)
Samedi matin vers 8h30, départ direction Genève via le Morvan, en commençant par la partie la moins enthousiasmante d'autant qu'il meule un peu et que la pluie semble vouloir rendre cette étape plus pourrie encore :180 bornes d'autoroute jusqu'à Auxerre en respectant bien les limitations de vitesse au vu des quelques radars et patrouilles de nos amis les bleus. Mais bon après Sospel-Paris (1000 kms) c'est comme faire un tour de périf !!
Arrivée à Auxerre j'entame les habituelles routes du Morvan où je me fais bien chier. Clamecy > Le Vezelay > Avalon. De là les routes sont un peu plus sympa en direction de Lormes > Vauclaix > Montsauche-les-settons qui s'avèrera être une gravière sur près de 15 kms. Finalement ça sera la seule gravière de la balade. Arrivée à Château-Chinon par la D37 (que je trouve de plus en plus moisie) pour la pause déjeuner en terrasse avec le soleil qui commence enfin à timidement montrer le bout de son nez.
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Suite de l'après midi par le Mont Beuvray (D27) que je trouve bien plus sympa que les routes du matin puis plus ou moins de la liaison merdique en passant par Gueugnon > Cluny jusqu'à Saint Amour où la seule chose à retenir aura été mon arrêt pipi/photo ; en voulant m'arrêter dans l'herbe plutôt que sur la route je manque de me foutre dans le fossé.
A partir de Saint Amour, les routes commencent à devenir intéressantes, je rejoins Arinthod par Saint Julien (D3). Je dois me dépêcher un peu puisque je dois retrouver Thomas aux Rousses. Liaison jusqu'à Saint Claude où je récupère la D69 pour rallier Morez puis les Rousses. Le début de la route est bien mortelle avec enfin des petits virages mais rapidement ça devient tout droit ou presque. RDV avec Thomas et après un Perrier nous voilà reparti vers Genève. Je me rend vite compte qu'il vaudra mieux que je roule devant si je veux pas faire un strike sur la Tuono. C'est moi qui ai les cartes ça tombe bien c'est moi qui ferait ouvreur.
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les kékés pétard mouillé
Arrivée en haut du col de la faucille pour prendre une photo de la vue sur le Mont Blanc deux bébés jackys s'arrêtent en GSX-R et R1 tellement propres qu'on croirait qu'ils sortent du concessionnaire du coin de la rue. Après prise d'information ils viennent de la région parisienne. Au moment où j'allais dire que je me suis bien fais chier la bite pour venir ils me disent que la descente était bien sympa, 'moi : Ah bon ? Vous êtes venu par le Morvan aussi alors ?'
'jacky : ah non non, on a prit les nationales'
… ah ouai quand même.
Le garenne pas farouche avancera même un osé 'on va pouvoir faire un bout de route ensemble'... houlà peut être qu'ils sont chauds finalement, du coup je saute sur la moto et pars devant. J'entame la descente du col un peu chaud en doublant les voitures comme un enculé pour profiter du moindre avantage mais au bout de quelques virages je me rend à l'évidence et coupe complètement mon effort. J'aurais même la surprise de voir Thomas revenir en premier et nos deux compagnons ne seront plus jamais revu. Comme il dit c'est peut être la peur du 'local' avec sa plaque Suisse.
Après ma bonne journée quand même de 750 bornes, je me fais embarquer aux pré-fêtes de Genève pour boire des binches et rentrer presque saoul.
Du coup le programme initial du lendemain qui était d'aller faire des routes autour de Genève se changera en moulage sur le canapé à mater le GP sur la télévision Suisse et ses commentateurs aux expressions à coucher dehors, telle celle qui nous restera pour la suite de la balade '' ah la la y'avé pas la place pour une saucisse de Montbéliard''.
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2ème jour : Genève - Modane (250Kms)
Le départ prévu le lundi matin est repoussé pour raison professionnelle de Thomas, nous partirons donc en fin de matinée après avoir installé ses latérales flambant neuves de sur la Tuono.
L'objectif de la journée est d'essayer d'être le plus Sud possible avant le début de soirée pour éviter la pluie que la météo annonce sur la région, mais comme tant qu'a faire autant se faire plaisir aussi, on descendra par la route des Grandes Alpes et les grands cols empruntés par le Tour de France.
enfin des belles routes, et enfin un jouet
Direction donc Bonneville pour attaquer la D12 vers La Clusaz via Entremont. Enfin les choses sérieuses commencent avec les premières épingles vers le col des Aravis (D909), le col des Saisies (D218b) où on fera une pause déjeuner au son des cloches de vaches pour repartir vers Bourg-St-Maurice par la D925 sur laquelle on rencontrera un type en Speed et sa femme en CB600 qui nous accompagnerons une partie de l'après midi.
Lui, dès qu'il nous aperçoit dans ses rétros (ce qui n'est pas sans me rappeler le jouet cassé en TDM lors de la balade en Forez) décide de laisser sa grosse en compagnie de Thomas pour hausser le rythme. Après m'être trainé un peu derrière lui je décide de le passer, proprement dans une ligne droite histoire de pas casser ma crosse sur le malheureux, et m'échapper.
A la faveur d'un énième arrêt tournage de page dans l'atlas (ce qui est un peu pénible par moment), ils nous repasserons, ce qui me donnera l'occasion de remettre un petit coup de pâté pour les rattraper, et une fois de nouveau dans sa roue il décide de mettre un peu de rythme au point de manquer de se foutre au tas en perdant l'avant dans un virage un peu serré en arrivant au sommet du col de Meraillet. Je m'arrête un peu mort de rire pendant que lui semble un peu stressé.
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Ca passait s'était pas raisonnable
Après une pause essence nous revoilà derrière nos deux amis d'un jour, où lui décide ce coup ci de pas se laisser faire sans réagir et à peine suis je dans ses rétros qu'il envoi le pâté sur la D902 qui est une portion plutôt rapide vers Val d'Isère. Le lascar profite des dépassements pour doubler au dernier moment, pour ce qu'il m'a semblé être une tentative de m'empêcher de doubler dans sa roue, mais s'était sans compter sur ma capacités à doubler à l'arrache. Je suis quand même obliger de me dépouiller pour revenir parfois sur lui quand le trafic est trop dense et frise l'accident avec une camionnette arrivant en face bien à bloc, tout juste le temps de piler et me rabattre en manquant de m'y mettre au passage ; mais je suis bien chaud et remonte sur lui pour plus le lâcher. Par contre, j'avoue si l'idée de le doubler m'a effleurée, la mise en pratique aurait été meurtrière et je me suis contenté de le suivre jusqu'au barrage de Tignes où nos route se séparent.
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Encore des épingles, des cols et des kékés
Je commence à être bien chaud mais bon, on est quand même là pour rouler à deux, donc je retrouve un rythme plus calme pour la montée de Val d'Isère et du col de l'Iseran. La haut, à plus de 2700m d'altitude, il y a un vent à décorner les bœufs et on ne s'attarde que le temps de faire quelques photos, et juste pas assez pour avoir le temps de prendre en photo en autre benêt en GSX-R qui vient tout juste de se bourrer en voulant s'arrêter dans le parking gravilloneux. Son pote relève la brêle plus vite que je sors l'appareil pour filmer la scène. Flûte ! On termine cette première journée sur la descente du col puis une liaison vers Modane, où l'on décidera de prendre dormir à l'hôtel de peur de prendre une rincée pendant la nuit.
Pour cette première journée, si les paysages sont quand même magnifiques et les routes super agréables, avec assez peu de voitures et autre camping car, il faut reconnaître que le rythme est plutôt pépère. Pour être honnête je dirais même qu'on se traine méchamment la pine, et dire qu'on double quand même sans arrêt des troupeaux de suisses et d'allemands. Demain va falloir trouver la poignée de gaz si on veut être du côté de Castellane comme prévu.
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Les Rois du gite
Est-ce la fatigue de la journée, où notre naïveté mais on a du choisir l'hôtel le plus moisi imaginable dans une ville déjà bien gratinée. Pourtant la façade paraissait potable, et lorsque la patronne nous demande d'aller visiter la chambre avant d'accepter, aucun de nous deux n'aura l'instinct de conservation de partir en courant, et ce malgré les multiples insistances du style
'vous ne voulez pas aller voir avant?'
'vous êtes sûr que vous ne voulez pas?'...
Nous voilà installé dans ce chambre qui n'a de nom que le numéro sur la porte avec des murs en papier peint fait de moisis et de poussière voir de toiles d'araignées et des toilettes à 1mètre d'un des deux lit avec comme seule séparation un simple rideau de douche.. popo interdit !! d'autant que je me fais niquer c'est moi qui dors dans ce lit.
La bonne histoire viendra des super latérales Ixxon de Thomas qui auront trop bougées et se seront collées au pot d'échappement jusqu'à faire un trou dedans et brûler une paire de tee shirts à l'intérieur.
Le pompon viendra plus tard dans la nuit quand ces bouffes la rouille de cheminots s'amuseront à faire des runs façon dragster avec leur locomotive à 3 du mat.
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3 ème jour : Modane – Castellane (350 Kms)
Départ vers 8h30 encore un peu fatigué après une nuit pourrie dans une ville pourrie à rayer de la carte et un mauvais café. Et dire qu'il n'a même pas plu...
Après quelques bornes de roulant, nous voilà au pied du Galibier (D902), ce qui aura le don de redonner la banane et me faire oublier un peu la nuit même si le rythme sera plus au trainage de teub. Petit arrêt café/clope et tartelette sous vide imbouffable dont même Pascal ne voudrait pas.
S'ensuit le col du Lautaret et la vallée de la Guisane vers Briançon (D1091) qui était quand même le point de chute prévu pour la veille, donc pour être à Castellane le soir va falloir passer la 2.
C'est à ce moment que Thomas craque quand il s'aperçoit que les fermetures éclair de ses latérales pètent et est prêt à tout foutre dans un carton direction la poste. Finalement un tendeur supplémentaire bien placé fera l'affaire.
On continu donc par le col de l'Izoard, les combe du Queyras, col de Vars. C'est une bonne gavade, les routes sont nickel les paysages mortels ; je roule malgré tout tranquille pour garder Thomas dans la roue histoire qu'il galère pas tout seul toute la journée et soit trop gavé.
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Des cols des cols et encore des cols
On entame la route de la cime de la Bonette et ses multiple cols (de la Bonette, du Raspaillon, des Fourches) pour s'arrêter manger dans un petit resto super sympas, style ancienne bergerie, seuls les mouches et le soleil qui cartonne nous empêchent de bien profiter de ce moment de détente. On serait bien mieux sur les meules en fait, du coup on traine pas, et j'attaque la montée vers le sommet plutôt vite ayant aperçu deux sportives qui ne s'avèreront pas très joueuses...déception.
Par contre les paysages vers le sommet sont lunaires et la route à flan de montagne me fou le vertige avec juste un remblai fait de quelques cailloux.
blanchette ou pas blanchette ?
Après une descente vite avalée, on poursuis par les gorges des Valabres qui sont plutôt chiantes, trop roulante à mon goût. Du coup option blanchette à St Sauveur par la D30 qui va mettre une vieille race à Thomas puisque ça sera la première route avec un revêtement un peu pourri.
Du coup pour le reste, ça sera "pas blanchette".
Après un arrêt perrier/clope à Roubion, village perché sur une falaise, s'est reparti par le col de la Couillole, Varlberg par la D28 et les gorges de Daluis (D2202/D902), où le revêtement fraichement refait me met pas en grosse confiance. Faudra y revenir dans quelques jours, ça sera un vrai circuit sur route.
La descente se fait en liaison par la nationale (N202) et par la D955 où il y aura trop de voitures pour apprécier.
En quête du camping de nos rêves
Arrivé un peu tard, on misère un peu à trouver un camping, d'autant que je tourne en rond à essayer de retrouver celui où nous nous étions arrêter l'an passé. Finalement la providence nous dégotera un camping avec un emplacement de derrière les fagots. Comme dit le patron 'ça plait ou ça plait pas'.
On s'accommodera donc d'un champ de cailloux, je sens déjà que la nuit va être pénible sans tapis de sol. De dépit on a la flemme d'aller en ville pour tiser / manger, ça se fera donc au resto du camping en pizza bières. Faudra quand même quelques bières pour espérer ronfler malgré notre confort précaire. J'en profites pour motiver Thomas à une petite conduite de nuit histoire de peaufiner son roulage, mais monsieur fera sa fiotte.... en plus j'avais plus de phares.
Seconde nuit de merde, je me suis peler les miches... finalement autant dormir à la belle étoile si c'est pour se cailler sous une tente allongé sur un tas de cailloux, bordel!! Pour couronner le tout, y'a des cons qui jouent de la pelleteuse et autre engins de chantier avec leur bip de recul dès 6h30 du mat.
Etant à coté des chiottes, on a aussi le plaisir d'être réveillé toutes les 5min par tous ces cons de hollandais qui savent pas pisser contre arbre et font chier à racler leur tongues dans les gravier pour aller dans les sanitaires. Encore une nuit à oublier.
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4 eme jour : Castellane – Castellane (180Kms)
Après 5/6 café et sans doute une douzaine de clopes pour Thomas, un café/croissant pour moi, on décide de remplacer une balade en canoë par une après midi moulage/bronzage au bord du lac de Sainte Croix.
Nous voilà donc parti, par la route 'nord' des gorges du Verdon (D952) en direction de Moustier-Ste-Marie. La route est bien mortelle et je roule peinard. On décidera de faire une boucle par la route des crêtes qui s'avérera plutôt défoncée, mais les paysages font vite oublier ce désagrément.
Ce qui inquiète le plus ce sont ces volées de vautours qui semblent guetter le motard imprudent qui ira finir sa course dans un ravin.
Dégourdi ça ne s'apprends pas
De retour sur la D952, rapidement le flot des voitures laissent Thomas derrière, je décide donc de me faire plaisir et d'essayer d'envoyer un peu de bois. Comme toujours, les caisseux sont un peu nerveux à l'idée de nous voir débouler et doubler un peu à l'arrache. Par contre assez peu de camping car ce qui est plutôt cool.
Arrivé au lac vers midi, boulet que nous sommes, on a que des brioches achetées la veille en guise de repas et au vu du cagnard qui nous assomme, et surtout trop feignant pour bouger en quête de nourriture, on reste à mouler à l'ombre sur des galets … Moi qui envisageait plutôt camping dans de l'herbe bien grasse et moulage sur une plage de sable fin, c'est raté.
Après plusieurs heures à glander, on décide de renfiler les cuirs et partir en quête d'un bar avant de rentrer mouler au bar du camping pour le reste de l'après midi et soirée.
Gang de canardoses
En route donc par la corniche 'sud' des gorges (D71) qui sera une bonne surprise pour moi, n'en ayant pas un souvenir impérissable de l'an passé, jusqu'à Aiguines pour une bonne binche à l'ombre des arbres. Cet apport d'énergie et la route bien mortelle me feront oublier le cagnard, et j'envoie un peu le pâté histoire d'effacer le souvenir de l'an passé jusqu'au belvédère où un troupeau de carnadoses semblent prêt à en découdre. Mince, j'étais bien en forme, j'aurais bien voulut voir comment ils roulaient, mais ils étaient dans l'autre sens et je pense qu'ils m'auraient mis une race, même pour des suisses. Après la descente la route devient de plus en plus rapide et droite, donc chiante quand on est pas à l'attaque.
la blanchette c'est comme le gras du lardon, ou la peau du fromage, c'est ce qui donne le gout
A Comps-sur-Artuby, je décide de prendre une blanchette (D52) pour couper et rejoindre Castellane. Le début est prometteur, puis un peu défoncé, et il me semble que c'est sur cette route où un panneau indique de multiples dos d'âne qui s'avèreront être de véritables fosses; la moto décolle et je me retrouve les deux roues en l'air à me demander ce qui m'arrive et de derrière Thomas me voit disparaître sous la route. L'effet de surprise passé, les autres 'dos d'âne' seront amusant à passer même si je fais ma fiotte en arrivant bien moins vite dessus. Par contre, je n'ose pas imaginer dans l'autre sens à pleine vitesse, je ne vois pas comment on peut y arriver.
La dernière partie de cette route est juste mortelle ; ça devient une petite descente avec épingles , virages aveugles, en sous bois puis une mini route encaissée au bord d'une rivière et une sorte d'épingle autour une rocher posé là. Pour la première fois depuis le début de la balade je fais fumer les freins et j'apprécierais presque d'avoir mal aux avant bras. La route est tellement étroite que croiser quelques voitures nous vaudra de petites suées. Comme dirait nos amis suisse y'a pas la place pour une saucisse de Montbéliard.
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La chair est faible
Arrivé au camping, on s'arrête directement au bar, moi avec un méga banane, prêt à en découdre avec la première meule qui passerait dans le coin. Thomas, quand à lui n'en peux juste plus, cette dernière route l'a simplement achevé. Si une bonne bière lui redonne le moral, ça n'est pas suffisant pour le motiver à repartir arsouiller. De dépit ça sera une autre bière.
Finalement, je craque et abandonne Thomas au camping le temps d'enfourcher ma dayto et me refaire cette petite route en aller-retour sur le pouce. Je me fais tellement plaisir que j'ai envie d'aller faire toutes les routes autour, mais ma raison me fera retraverser le bled pour rentrer au camping, où en m'approchant la raison me fait faux bond et je décide de tirer une dernière petite bourre sur la route napoléon. J'en oublierais presque que j'aime pas trop ce genre de route hyper roulante, mais je suis bien chaud donc je m'en fou, je roule jusqu'à croiser deux autres motards. Ni une ni deux je m'arrête et fait un demi tour en goret et repars en poursuite. En fait c'est moi qui devait aller vite pour deux quand je les ai croisé vu que j'avais l'impression qu'ils envoyaient et ne pensais vraiment pas les rattraper. Pour la peine je les double comme un sagouin dans un enchainement de virages et termine au camping avec la banane prêt à enquiller des binches.
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5ème jour : Castellane – Saint Jean de Maurienne (400kms)
Après une nuit moins pénible que les précédentes, nous voilà debout à 7h pour remballer tentes et affaires. Pas hyper motivé on fini par se mettre en route sur le chemin pour remonter vers Genève.
Thomas étant bien carpette on oublie la petite D20 qui m'avait laissé un bon souvenir avec une pente et des virages improbables façon grand 8 à se demander comment la DDE à pu faire la route.
Du coup on fera la route Napoléon jusqu'à Digne-les-Bains. Le début que j'avais fait la veille est marrant bien que trop roulant à mon goût mais très vite c'est beaucoup trop roulant et je me fais chier. On poursuis par la D900 par le col du Labouret et le col de Maure. La route est moyenne même si par moment elle virole un peu. Disons que pour un matin pas trop en forme elle est parfaite.
Pause petit déjeuner du côté du lac de Serre-Ponçon que l'on suit par la D3, route plutôt sympa, avant une partie de liaison vers Gap puis Montmaur par la nationale moisie.
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Enfin on entame les routes plaisantes avec la remontée vers Mens par la D17/D117, en passant par quelques cols et défilés. Thomas profitera de la journée petit rythme pour bien rester dans ma roue ce qui le rend un peu chaud comme une baraque à frites et quand il passe devant on voit nettement les progrès par rapport aux premiers jours.
L'après midi se fera par le col des Accarias vers La Mure (D526) puis vers Valbonnais et Bourg-d'Oisans. Autant à la descente on était plutôt sur des sommets pelés et rocheux, autant là on est plutôt vers les vallées et c'est beaucoup plus verdoyant et boisé.
On a le don pour les gîtes pourris
Le plan original prévoyait de remonter vers les Deux-Alpes histoire d'aller au bar à shots se mettre une mine, mais il est trop tôt et ça me gonfle vu notre état on aurait pas tenu 2 shots avant de rouler par terre. Du coup direction le col de la Croix de Fer toujours par la D526 qui sera la bonne surprise de la journée jusqu'à St-Jean de Maurienne.
Pour nous simplifier la vie on se trouve un camping au pied de la route pour le col de la Madeleine prévu le lendemain. Le patron du camping commence par nous accueillir par un ''c'est quoi ces motos de merde'' ou truc du genre avant de nous tenir la jambe sur son passé de faux motard pendant 10min où on est limite en apnée tellement il pu la vieille vinasse. Finalement il nous indique un emplacement avant de nous glisser à l'oreille 'je suis en train de préparer les pâtes à pizza, c'est pour ça que je pu la levure'... ok donc ce soir pour moi ça ne sera pas pizza !
L'emplacement semble situé pile au centre d'un vortex tellement le vent souffle ne nous aidant pas trop à planter les tentes. J'imagine déjà la nuit à venir quand pour essayer je m'installe à l'intérieur et doit lutter pour éviter la tente de se replier sur moi. Finalement après une bouffe rapide et quelques bières, le vent s'est calmé et à 21h on est couché.
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6ème jour : Saint Jean de Maurienne – La ferme (450kms)
Autant dire que la motivation chez Thomas n'est pas au rendez vous ce matin et après une montée balistique à un rythme d'éléphant jusqu'au col de la madeleine pour un petit dej, il décide qu'il préfèrera couper par les nationales/autoroutes pour rentrer sur Genève plutôt que d'emprunter les petits routes.
La descente s'avèrera bien mortelle avec de bonnes épingles puis des petits virages en sous bois et je met un peu plus de rythme, Thomas sans doute pour profiter des derniers virages, suis a peu près bien le rythme.
Nos routes se sépareront à Alberville, direction Genève par Annecy pour lui, et Chambéry en coupant par les blanchettes en direction de Aix-les-Bains pour moi.
La blanchette c'est tellement mieux
Je prends donc la D911 direction le Pont du Diable. Le début de la route est une sorte de route de montagne avec pleins d'épingles bien serrées où je m'éclate à écouter les beuuuuuuuar un peu feignants du moteur avec mes relances en 3. La suite sera plus monotone, même par le Mont Revard (D912/D913) même si sur la fin la route redevient plus amusante.
Pour éviter de passer dans Aix-les-Bains je navigue via les blanchettes, et trouve quelques pépites notamment la D58 vers Ruffieux (à ne pas confondre avec Ruffieu qui se situe à quelques bornes sur la D31) qui restera pour moi la plus belle route de la journée. Petite route en sous bois, bien étroite avec de bonnes épingles et de bons freinage. J'arrive en bas avec bien mal aux poignets mais tout content.
Le reste sera plus chiant, d'autant qu'il fait faim et que je ne trouve pas de boulangerie ouverte pour un sandwich (du moins sans fouiller dans les rues adjacentes). Je remonte donc jusqu'à Arinthod par des routes pas vraiment enthousiasmantes surtout que plus va moins je suis à l'aise sur les longues courbes avec mon pneu.
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La Savoie, bof bof, sans doute pas les bonnes routes
Coup de téléphone à JeanJean et rendez vous est prit vers 19h30 à la ferme prêt de Beaune pour l'y retrouver avec Amandine et Oliv qui descendent en vacances. Mince en fait il est 15h, va falloir rouler un peu pour tuer le temps. Direction donc St-Claude par les petites routes (D3, D60, D299) qui seront bien plaisantes. De là je décide de prendre la route de St-Laurent en Grandvaux qui sera une déception, j'ai l'impression que c'est tout droit. Je ferais ensuite la route des lacs qui dans l'ensemble ne me laisseront pas un souvenir impérissable. Encore des routes pour rouler à donf.
Finalement, c'est vraiment pas le coin que je préfère, on dirait les Vosges en pire. Du moins sur les routes que j'ai empruntées.
Le gîte et le couvert : faut laisser à ceux qui savent faire
Direction donc la ferme, et par hasard je découvre une petite route bien viroleuse (D2) entre Cresia et Cuisia, qui me fera oublier les précédentes routes moisies. Je frôle la catastrophe quand une biche affolée se met à gambader sur le bas coté pour tenter de s'échapper. Heureusement que la bête aura le bon goût de pas retraverser la route devant moi.
La suite n'est que ligne droite ou presque jusqu'à la ferme où j'arriverais à 19h30, quelques minutes après JJ, Amandine et Oliv. Timing parfait, d'autant qu'ils ont prévu un barbecue et du rosé !!
Une soirée bien sympa avec un Oliv bien en forme qui comme à son habitude ne donnerait pas sa part à un mort de soif. Probablement à cause du traumatisme des apéros avec Sophie et Féfé, il se ressert à tour de bras à chaque gorgée, et quand JJ lui fait remarquer qu'il pourrait arrêter de faire son gros celui ci nous sort l'excuse de 'la fraicheur d'un verre plein'. Sacré gros va !!
Après une petite balade digestive à la lueur de la lune tout le monde au lit, et là j'avoue que j'ai bien apprécié le bon lit bien moelleux.
Dernier jour : La ferme – Courbevoie (350Kms)
Au matin, malgré le manque de motivation de me taper 300 bornes d'autoroute, la crainte de la pluie annoncée et l'usure de mes pneus je déciderais de me mettre en route.
Au final, y'a pas à dire la Daytona est quand même plutôt confortable pour l'autoroute et le trajet vers Paris se fera relativement bien en roulant aux vitesses règlementaires en raison du trafic.
Ma seule sueur venant en fait de l'autonomie puisque jusqu'à 255Km (contre 190 en ville) toujours aucun voyant de réserve avec donc la crainte d'un problème de voyant et une panne sèche sur autoroute. Comme quoi quand on se traine on consomme vraiment rien.
La bonne surprise par contre sera le péage quasi désert et une arrivée à 14h avec en prime à peine 3 gouttes de pluie à porte de Versailles.
Bilan de la balade
Au bilan, c'était quand même une balade bien sympa avec des routes mortelles et des paysages sublimes et variés.
La plupart des routes étaient dans un état quasi parfait, quelques rares routes défoncées ou toutes neuves et une seule gravière dans le Morvan.
L'idée du camping est quand même à refaire, même s'il faut améliorer la technique, notamment pour l'organisation de la bouffe. Il a aussi manqué une soirée barbecue ou autour d'un petit feu de camp.
Côté ambiance, même si on rigole bien, partir à deux seulement sur 5 jours, ça manque un peu d'entrain, quand l'un des deux à un coup de mou c'est difficile de rebondir.
Niveau rythme, ça aura été une balade plutôt pépère, n'étant pas fan du rôle « d'ouvreur » j'ai du mal à mettre du gros rythme, déjà que j'ai du mal à suivre. Mais au final je me suis plutôt fait plaisir à enrouler gentillement, enchainer les épingles en 2 ou 3, et mettre un peu plus de rythme par moment notamment sur les petites routes. Thomas quand à lui s'est bien amélioré au fil des jours. A sa décharge pour une première balade, 5 jours avec gavé de cols, il s'en est quand même pas mal sorti. Il faut quand même qu'il améliore sérieusement les épingles et surtout les dépassements histoire de pas se prendre 3kms à chaque voiture.
Par contre, la petite déception est de n'avoir pas eu beaucoup de motard à pouvoir suivre ou pourrir.
Hormis les chicanes roulantes que sont les Allemands et les Suisses, on aura croisé qu'un seul motard qui envoyait un peu.
Pour finir, si je dois retenir une seule chose ça sera quand même que je ne suis vraiment pas un adepte des routes bien larges et bien roulante avec de longues courbes, même si la moto est faite pour. Je préfère de loin les petites routes, ou en roulant bien moins vite on a l'impression de mettre bien plus de gaz. Les sensations sont bien plus grandes même si il y a bien moins d'angle.
La google map
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