L'acquisition du Vélociraptor de mes rêves.
Un rêve de (post-)gosse
Sortie au moment où je passais mon permis, cette moto au drôle d’aspect m’avait vraiment tapé dans l’œil, certainement un vieux reste de rêve de tiouning qui traine dans les gênes ardéchos (c’est soit ça, soit faire une peinture caméléon sur la Golf Boston).
Hélàs, j’étais jeune, étudiante, pauvre, et sans expérience. Impossible de m’offrir cette moto, dont je voyais régulièrement un exemplaire trainer dans les rues de Grenoble. Qu’importe, un jour elle sera mienne, décidais-je.
7 ans plus tard, je me jette à l’eau…
Après avoir envoyé Ben en essayer une dans la Drôme, en avoir vu une vendue en 3 jours sur Paris, je tombe enfin sur une annonce qui me convient : 3500€, 16000 km, plutôt en bon état.
Me voici donc partie en direction de Strasbourg pour l’achat.
Je décide de m’offrir une deuxième moto invendable, en complément de la Ducati de plus de 60000 bornes.
Première surprise : comme si elle n’était pas déjà à son avantage avec tous ses « plus », la proprio a décidé que ça ne suffisait pas, et je me retrouve avec des autocollants « devil » du meilleur goût, qui se devinaient en photos, mais pas à ce point-là… Va falloir assumer pendant quelques jours…
Prise en main…
… sous la pluie. Ah, la Lorraine sous la flotte. J’ai pu profiter de ma nouvelle acquisition pendant 50 km avant de me retouver sous des trombes d’eau, et contrainte de rejoindre l’autoroute pour Paris. Donc bah, pas vraiment d’avis, hormis sur la ligne. Décidément, j’adore !! Je me matte comme une midinette dans les vitrines, j’ai envie de lui carresser ses jolies petites cornes. Bref, je suis hyper contente !
Deux arrêts autoroutiers plus tard, je commence à psychoter : qu’est-ce que c’est que tous ces allemands qui veulent la prendre en photo, qui se tripoteraient volontiers dessus si je laissais faire, qui me font des compliments plus que démesurés sur ma moto (sachant qu’elle est encore en mode tiouning extrème) ? Lorsque l’on connait le bon goût des motards allemands, il y a de quoi se remettre en question !!
L’apothéose arrivant au péage, où deux gendarmes poustachus m’arrêtent, non pas pour me verbaliser mais juste pour voir ce que c’est que ce truc…
Moment de solitude, toujours à cause de la déco quelque peu voyante…
Arrivée chez moi, un de mes charmants voisins s’approche également, emplit de curiosité (même si j’aurai préféré pouvoir dire d’admiration).
Aurais-je acheté un piège à bonshommes (ok, les bonshommes se résumant à des gros teutons, des flics, et un seul gars digne de ce nom dans le lot…) ?
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Première sortie
En compagnie de Féfé, il va s’en dire ! autant trouver une copine un peu tiouning à la mienne.
Bon, ben, rien à dire : destination Valence via l’autoroute…. Génial… Elle protège pas trop mal.
Impossible de mettre quoi que ce soit sous la selle (pour la simple et bonne raison qu’on n’a pas accès à la serrure à cause des pots). Je pars dons pour une vadrouille avec sac-à-dos. Super, le confort. Ca me change de la Ducati et de sa selle immense.
Arrivée à Valence, je suis la risée de tous. Première urgence : faire péter les cales-pieds rouge, le sabot, les autocollants. En gros, tenter de la remettre d’aplomb sous les quolibets des copains…
Le lendemain, nous partons en vadrouille avec Féfé et Olivier. Moi qui pensais enfin pouvoir en profiter, et bien c’est loupé. Mais ça tout le monde est au courant : chute d’Olivier, immobilisation de la Buell, je me retrouve au final avec environ 50 km de vraies routes à mon actif au moment où je l’abandonne à Lyon pour repartir en train pour Paris.
Seule impression : la position, plutôt confortable, la selle est épaisse comme un gros canapé moelleux, mais je me trouve un peu basse.
Moins excitante que la 900 SS, en tout cas.
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Les retrouvailles
Je quitte Paris définitivement en début d’année. Avec l’arrivée des beaux jours, je me décide à la sortir.
Evidemment, il s’agit de recharger la batterie. Donc, je me lance et découvre qu’elle n’a rien pour elle, cette moto. Il faut enlever en partie un des pots pour atteindre la serrure sous la selle, et défaire la moitié du moteur pour atteindre la batterie. Très pratique pour une grande bricoleuse comme moi !
Bon, ça, c’est fait, et les premières sorties arrivent. Monts du Lyonnais et Beaujolais pour commencer, puis le Pilat.
Franchement, j’adore. Hyper facile à prendre en main, je me sens très vite à l’aise desssus, le seul défaut étant toujours cette position très basse qui fait que je n’ai pas fini de devoir acheter des bottes dès les premières grandes courbes. Ici, forcément, ce n’est pas la haute montagne, donc je n’ai trouvé que 2 épingles (impressionant !), et vue la facilité, j’ai hâte d’aller me frotter au Mercantour !
En ville, c’est un vrai vélo, hyper facile à manœuvrer (aurais-je acheté un scooter ?!!)
Je la trouve super vive, confortable, facile. De toutes façons, Ben le faux ardéchos avait adoré aussi, c’est bon signe.
L’autonomie est un peu naze (170-180 km avant réserve, même si je pense que je conduis encore un peu haut dans les tours), comparée aux 300 km de la Ducati.
Côté look, tout le monde déteste officiellement, puis on m’avoue des envies d’essai, des « tu sais, quand elle est sortie, ben, j’aimais bien »…
Pour l’instant, aucun regret !
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