Mmmh, ça va peut être être un de mes dernier week end. On surveille la météo toute la semaine et finalement on se décide : GO ! GO ! GO ! Entre temps mon mécano a reçu la pièce défaillante et me promet la R1 pour vendredi soir. Olive hésite entre le nord (les vosges) et le sud (mercantour) et se décide finalement à me rejoindre : bien cool, un bon petit week end en vue et j'ai bien envie de faire rouler ma R1 spécial bourré : couleur pinaaard ! Ou lit de vin, c'est plus joli (mais je préfère la première).

Le vendredi soir je vais récupérer ma moto. “- Alors t'as fini tes caprices, connasse ?” “- Va chier” me répond-elle. Bon elle fait encore la gueule c'est pas grave tant que ça roule. Je me casse en toute confiance et au bout de 10 bornes breuuouu breuuu brop brouip bop pet. AAARG ! La panne soit disant trouvée !! la moto soit disant essayée !! Et me voilà la retournant tant bien que mal chez mon concess, jurant entendre la R1 ricaner “Hi hi hi, tu sais ou tu peux te le mettre ton week end ?”. Ah ben ça commence bien... La R1 est donc encore en congés maladie, la ZXR a des freins pourris, n'a pas été vidangée depuis mathusalem, n'a toujours pas de plaque francaise et est mal réglée, reste la CB 500, fidèle mais pas très bandante pour un week end comme ça. J'annule, j'annule pas ? Olive est à Valence, la météo est bonne... Dur ! Allez, je fouille mon garage, trouve 4 litres d'huile diverses et fait rapidos une vidange a la ZXR. Mémé, on sort !

7 heures. Biberon à la poupoune, p'tit dej et roule, roule, roule ! En mode furtif jusqu'à Rodez (aux vitesses règlementaires quoi) je me casse dans les routes du Rouergue voir des itinéraires conseillés par des potes. Rien de bien inoubliable en fait, juste quelques coins assez sympa. Les routes sont moyennes. J'arrive à Estaing (le chateau est magnifique) et trace par une route ballissime jusqu'à Entraygues. Je pars par la suite vers St Amans des Cots, Mur de Barrez et rejoint Laguiole. Les passages pourris succèdent aux parties sympa, je croise essentiellement des Parisiens en caisse (Barrez vous ! C'est MA route). Je roule à bon rythme quand l'avant décolle bien anglé sur une bosse. Le pneu raccroche mais grosse frayeur rétrospective. Arrivé à Chaude-Aigues, début du gavage. La route en direction de St Chely est un peu bosselée au début, trop bonne par la suite. Petite bouffe réparatrice dans une pizzeria où j'ai l'impression d'être un extraterrestre tellement je me fais dévisager. Repas pas cher, mais en fait si, puisque j'y oublie mon carnet de tickets restaurant (qu'ils n'ont bien sur pas retrouvé) :-(((

La suite par la D989 / D589 jusqu'au Puy, vraiment agréable, à refaire. Je croise deux lapins qui m'ont l'air savoureux, une 999 et une 900 SS qui lui colle le cul (pour les radars ? Le truc qui me stresserait). Je mets ma serviette autour du cou, j'aiguise mon couteau et sort mon fusil... et ils tournent. Grrr, saleté de lapins. Je continue par la D15 bien roulante direction St Agreve. En arrivant un peu vite sur du bitume lisse je sens les deux roues se faire la malle. Oups ! Heureusement elles décident de retrouver du grip, sympa les copines ! Direction Lamastre, la route est moyen plus, puis Tournon où là c'est le gros gavage ! La ZXR est vraiment sympa sur ce genre de route, on peut réouvrir plein angle, je me régale, dommage qu'elle ne soit pas bien réglée. 16 heures, je cours faire purger mes freins, poser une plaque francaise et changer les plaquettes (les distances de freinage étant dangeureuses à l'attaque), retrouver Olive, bouffer, dormir.

8 heures nouvelle heure. On s'habille et on se casse à Die prendre le petit dèj. Le périple commence bien mais fur et à mesure on se pèle les miches ! Brrr il doit pas faire plus de zéro. Une fois restauré on se trouve sur des routes plus chaudes et on se goinfre le col de Cabre, bien excellent. Quelques courbes sympa jusqu'à Gap et on se fait le tour du lac de Serres Poncon sur des routes excellentes mais malheureusement souvent humides :-/ On grimpe à Briançon en mode furtif avec quelques courbes pour pas s'endormir et là les choses vraiment sympa commencent. On attaque le Col d'Izoard. On s'arsouille sec avec Olive et ce traitre profite d'une sortie d'épingle mollassonne pour me faire l'inter à la suivante (le monsieur y est à l'aise). J'essaye de lutter mais trop tard. Mal lui en a pris, je lui offre à mon tour un block-pass de toute beauté, et du coup il tente plus rien, ah ah ah. :'-) Quelques photos au sommet (histoire de profiter des paysages quand même) et je béquille ma moto plus loin, en pente. La mémé attent patiamment que je me retourne pour avoir la canne qui glisse. J'essaye de la retenir mais c'est trop tard (et j'avoue aussi m'être dit “Pas grave je vais la repeindre”). En la relevant je déchante. Sélecteur cassé, rétro cassé et embrayage cassé (à la base). Meeerde !!! C'est que c'est fragile à cet âge là ! Mention spéciale pour les clignotants proéminents qui défoncent le haut de carénage comme il faut :-((( Ben qu'est ce qu'on fait ? Bah déjà on va bouffer et on avisera. En fait en descente elle est facile à lancer, le passage de vitesse se fait à la volée avec plus ou moins de bonheur (craaac) et j'arrive quand même à me faire plaisir. Eh bien on continue comme ça alors ! Y'a qu'en ville ou je stresse de me retrouver bloqué par une caisse et de caler.

On se fait bien plaisir par la suite dans le col de Vars, le col de la Bonnette toujours aussi beau mais la route un peu glissante sur la fin. Je dois y faire un demi tour dans de grosses caillasses en montée, ma petite experience de l'enduro m'a bien servi à ne pas y caler. La descente est bien défoncée par moment, pas glop. On continue tranquillou jusqu'à la montée de St Martin ou je me fais déboiter par l'ami qui se met en tête de me larguer (c'est ce que je me suis dit, il avait peut etre juste envie de se faire plaisir, mais j'ai du sang de chasseur, et c'est con, un chasseur). Bah au final malgrè ses dépassements de goret (pire que Superman à la grande époque, quand il prenait ses courbes en aveugle et qu'il avait éclaté un rétro en frolant une caisse qui venait en sens inverse, enfin, presque pire), ma ZXR mal réglée et sans pouvoir changer de vitesse (ou bien difficilement) j'arrive à pas me faire larguer. Au moins j'aurai pas à l'entendre fanfaronner le soir :-))) On monte le Col du Turini où on arrive à l'hotel des chamois, vieillot mais sympa et pas cher. Bien content de se poser, je regrette pas les faux points mort et autres craquements infligés à mémé.

Le lendemain matin l'aubergiste nous donne l'adresse d'un garage sur notre route. On descend donc jusqu'à La Pointe où mon sauveur m'attends. Un p'tit coup de perceuse et une vis et voilà un sélecteur, une plaque de métal judicieusement découpée et fixée et voilà un levier d'embrayage ! Cool, on retrace ! Problème, l'accroche de l'embrayage se fait en début de course et je dois le relacher entièrement pour que le moteur prenne prise, pas facile avec cette poignée. Et dans une succession d'épingles, après avoir doublé un papy en ami 8 je rétrograde, entame l'épingle, la moto ralenti, je relache le levier, elle ralenti, je relache encore, elle s'arrête en montée penchée, je relache toujours... BOUM ! J'y crois pas ! Je vais devoir retourner voir le garagiste ?!! On la relève et non, levier et pédale de frein sont entier, le pot à peine éraflé. Ouf. Y'a que le haut de carénage qui a morflé (encore le cligno !) :-(( On voit le papy passer, il a bien du se marrer. Bon je fais plus gaffe par la suite mais je manque de m'en mettre une autre. On s'arrête un peu plus loin reprendre des forces et on tape la discut' avec un pâtissier en CBR 1000 RR qui nous vante la solidité de sa machine toute neuve qu'il change tous les ans. :-))) Je me moque mais en un an ma R1 m'aura bien emmerdé...

Allez on est requinqué, direction Gilette ! La route n'est pas une perfection (arf) mais on croise des bleds magnifique dans un décors de folie, vraiment joli, les maison en haut de mini collines les montagnes en arrière plan... On arrive à Roquestron on redescend prendre les Gorges du Cians. Alors là j'annonce gavage bis. Route nickel, décors surréaliste avec ces roches rouges, petite rivière qui serpente en une succession de cascades, dépaysement assuré. On rejoint Valberg en se faufilant entre les gouttes et on continue de se gaver direction Guillaumes puis le Col de la Cayolle dont la montée est aussi bonne que ce que la descente était naze sous la pluie. Je suivais Olive à l'agonie, la route étant pleine de partie noire (patinoires !) et d'aiguilles de pin. Malgré plusieurs glisses bien flippantes on atteint Barcelonnette où on s'offre un repas chaud bien mérité. Re gaz direction Sisteron, route mi-humide mi-sèche, On bifurque par les petites routes pour se faire le Col de Faye (prononcez “faïe”, comme païlote), bitume roulable en forêt, sympa, puis bien propre avant d'arriver à Serres. On fait le plein et là je ne sais plus ce qui s'est passé, j'ai débranché le cerveau. Ah ah ah. Donc la route à BLOC et je me suis remis de mes émotions et de mes trois (petits) lapins bouffés d'une traite en me trainant la teub dans les Gorges de trente pas.

A Bourdeaux petit échange de meule. La SuperLight est quand même pas extrême niveau position, le moteur bien rond mais je ne le savoure pas en ligne droite. Les freins sont super mordant mais pas plus puissants que ceux de ma ZXR, juste à utiliser différemment. La moto est bien maniable, elle me plait toujours cette petite meule. Y'a que le manque de patate qui gène le wattophile que je suis. Dix kilomètres plus loin Olive s'arrête. Ben quoi ? “Putain ta meule c'est une grosse merde on dirait une Z750 (arf, elle doit pas en être loin c'est clair) qui freine pas.” Bref il me fait son bourré de base, pour qui les motos sont soit d'enfer, soit à chier. Après discussion il m'avouera que le chassis était bien et le freinage différent (pas vraiment le même mordant, c'est clair !). En tout cas la SuperLight m'a revigoré on se remet à rouler normalement, atomisant au passage deux trois monospaces qui prennent leurs rèves pour des réalités (ils ont trop regardé la pub pour la Touran, celle ou on voit des motards pleurer après s'être faits déposer, ah ah ah). Et juste après en avoir doublé un je vois Olive me faire “demi tour !” “demi tour !”, je m'arrête et en fait de demi tour il voulait me dire “les flics !, on gaz !”, en effet je venais de passer devant un flic me faisant signe de m'arrêter sans le voir. La prochaine fois que tu veux me voir tracer, double moi et fais moi un doigt ! Ah ah ah. :'-)

Bien content d'être arrivés à Upie, on repart le mardi dès 8 heures. Un bon orage a trempé les routes mais y'a quand même moyen de se faire plaisir. J'accompagne Olive jusqu'au Ollières puis me fait le très classique Ollières-Privas-Aubenas-Les Vans-Villefort. Du très bon dans l'ensemble malgré les routes humides. Ils ont d'ailleurs rebitumé la fin de la route de Villefort, à ne pas rater donc. Je continue direction Mende par une route roulante et sympa même si un peu fatiguée par moment, je rejoins l'A75 et bouffe sur une aire d'autoroute BLINDEE de monde. Bé oui c'est la fin des vacances de Toussaint, tout le monde rentre chez soi ! Je sors à Millau et pour éviter les condés que j'imagine présent sur la bien sympa D999 (si faite à 140) je passe par une route parallèle : St Beauzély – Réquista – Valence d'Albigeois. Pas très propre mais très sympa, assez roulante, un bon plan pour gazer serein. Enfin autoroute et me voilà arrivé à 15 heures, ce qui n'était pas pour déplaire à ma moitié.