Ouverture de la saison, 10° rallye au compteur
Après une trêve hivernale bien longue et bien caillante surtout, voici enfin venue l'heure de remettre ma semi-épave au travail.
Parceque bon, c'est pas le tout d'améliorer ses chronos sur piste mais les glissades en bout de ligne droite ça laisse des petites égratignures sur la carosserie quand même.
Me voici donc le jeudi matin, heure du départ pour Montpellier, dans mon garage en train de finir de fixer mon carénage, de mettre mes plaques porte numéros, freiner mes vis, remonter ma coque arrière...voila voila, 14h on ripe!
2h plus tard nous rejoignons Max et Ophélie en pleine installation, le soleil est au rendez vous mais la température est franchement glaciale avec un vent à décorner les boeufs et à envoyer valdinguer notre auvent tant qu'à faire, sinon c'est pas drôle.
Puisque cette année nous sommes privés de recos sur 2 roues, Aude et moi partons en Scudo Racing parcourir la grande boucle que nous aurons à faire 2 fois de jour et 1 fois de nuit pendant le rallye.
La liaison est sans difficulté, même si l'orga a décidé de ne pas flécher le parcours, va falloir le faire exprès pour se paumer.
La première spéciale est celle d'Argelliers, inédite, et nous y passerons 2 fois en camion histoire de valider le tracé mémorisé depuis 2 semaines par potassage intensif!
Malgré le fait que les virages soient peu piégeux, on s'aperçoit rapidement que le revêtement est digne d'une chevrette des pays de l'est : des bosses de partout.
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Suite du parcours très roulant, la neige sur le bas côté peine à fondre mais heureusement les services départementaux locaux ont l'air assez pingres en sel et n'ont pas blanchi la route comme par chez nous.
La spéciale de Murles est quasi déserte, nous croiserons l'ex-espoir vétéran Didier Lorenzi en pleine arsouille dans son break volvo! Ah, sur que ça a moins de gueule les recos interdites aux 2 roues!
Comme précédemment les 2 passages me permettront de me remémorer cette spéciale déja parcourue l'an dernier, une vraie portion bien viroleuse, largement plus intéressante que la première.
Une plaque de neige rebelle s'incruste sur une sortie de gauche rapide, pas bien rassurant pour la suite mais le reste est nickel.
Nous retournons au camp pour partager l’apéro de retrouvailles en compagnie de Max et sa douce et un peu plus tard de Florian et son taxi Olivier.
Le parc pilotes est quasi désert, pas étonnant vu les conditions climatiques, d’ailleurs Aude n’aura pas eu à forcer son talent pour me convaincre de dormir à l’hôtel.
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Vendredi matin, le soleil est au rendez vous malgré une température toujours bien en deçà des 10°C, le programme de la journée est tranquille : changement des pneus, bricolage divers et contrôles techniques l’après midi.
J’étrenne pour l’occasion le tout nouveau compresseur de Max qui nous épargnera les séances de pompage habituelles, et quelques heures plus tard tout le monde est fin prêt pour récupérer ses numéros de course.
Max et Flo affichent leurs belles plaques jaunes pendant que je dois me contenter de mon 170 tout blanc tout moche…le résultat de ma pitoyable 21° place finale au championnat 2009.
Contrôle technique sans souci sous le soleil de Lavérune, l’attente est comme toujours l’occasion de papoter avec les potes, de faire connaissance avec les petits nouveaux francs-comtois et d’espionner les préparations les plus abouties, comme les manchons racing sur la 450 de sergeï ( !) ou la crête rose fluo sur le casque de Nico Pautet dit « le fatigué du cerveau ».
Un briefing, une pizza et une bouteille de blanc plus tard, notre team d’usine part enrouler la viande dans le torchon, Ophélie est toujours amoureuse du chauffage d’appoint et ne le quitte plus, quant à nous, direction l’hôtel et sa douche chaude.
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full polaire...
Samedi, 8H, les paylotes s’équipent pour un départ plus matinal que d’habitude.
Et pour cause, le moto club du Drac a mis en place un nouveau système de reconnaissance des spéciales pour l’édition 2010 du rallye, suite à la chute mortelle de Philippe Rousselin lors des recos 2009.
La nouvelle règle est donc l’interdiction des reconnaissances des spéciales sur 2 ou 3 roues avant la course, nous ne pourrons parcourir les 2 portions qu’une fois juste avant le départ de la première étape.
8h30, les premiers partent donc pour la boucle de reconnaissance, quant à moi j’aurai la surprise de partir juste après les élites malgré mes plaques blanches, ce qui n’est pas pour me déplaire, au moins je n’aurai pas à poireauter pendant des heures pour attendre mon tour.
Le principe est de partir 2 par 2 pour le premier tour, ça commence bien pour mon partenaire qui n’a pas l’air décidé à récupérer sa moto au parc fermé, je pars donc seul.
Au départ de la première spéciale « Argelliers », premier retard : les commissaires doivent casser une plaque de verglas en plein virage…voila qui augure d’une belle prise d’angle.
Finalement mon tour vient environ trois quarts d’heures plus tard, je m’élance sur la portion de route fermée, la mémorisation de la spéciale est bonne mais les virages qui semblaient ouverts et rapides en camionnette paraissent d’un coup bien plus méchants…de la à dire que la kawa marche mieux que le Scudo je ne sais pas mais c’est une hypothèse ^^
Autre constatation, de jolies petites bosses vicelardes me secouent comme un prunier à la sortie de belles courbes bien rapides, guidonnage à la clé…pas très rassurant.
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Au départ de la 2° spéciale, celle de Murles, j’observe les stratégies de chacun.
Serge Nuques et Julien Toniutti bossent leurs réglages de suspattes « faut tout assouplir ça tape trop», pendant que Christophe Guyot, team manager du GMT94 nous confie s’être promené dans la première spéciale.
Les commissaires donnent le signal de départ de chaque concurrent pour la reconnaissance de Murles.
Les consignes sont claires au départ: la route est fermée à la circulation.
Et pourtant, après avoir vu partir une dizaine de concurrents, un monospace de l’orga arrive en sens inverse ! Non mais c’est quoi ce bordel ? On nous dit que la route est fermée et y a des bagnoles qui arrivent en sens inverse, avec tous les virages aveugles que comportent la spéciale…hyper dangereux, un miracle que les premiers ne se soient pas encastrés dans le capot de la bagnole !
Le conducteur vocifère après les commissaires, arguant du fait que les reconnaissances sont sensées être faites à rythme raisonnable…désolé mais pour nous une route fermée est une route fermée, ce genre d’ambigüité aurait pu couter très cher.
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Le vrai départ est finalement lancé avec un retard conséquent, je pars pour ma première grande boucle.
Le parcours de liaison est tellement facile que j’en arrive à loupe une intersection en ne regardant pas le roadbook, un comble !
Au départ de la première spéciale les pilotes positionnent consciencieusement leurs pneus au soleil pour leur éviter de trop refroidir.
Peu de temps après, top départ, j’enroule le premier droite rapide et saute sur les freins à l’entrée du premier gauche serré qui envoie sur le 2° gauche, non moins serré et décoré d’un tas de platre pile sur la zone de freinage…cerise sur le gateau, ça glissouille dès la réaccélération.
La suite est rapide mais j’en garde un peu par méfiance envers le revêtement froid et les portions bosselées sur l’angle.
Résultat : 7 secondes dans les dents par Julien qui scratche sur sa 570 Husaberg et une 20° place pour ma pomme, Max me met 3s et cet escargot de Florian en prend une.
Le routier en direction de la spéciale de Murles est assez roulant, heureusement la petite portion de route après st guilhem le désert nous offre quelques virages sympas à se mettre sous la dent.
Le CH suivant nous donne 15 minutes de rab pour l’assistance, j’en profite pour me délasser à la station service en compagnie du stunter Nico Pautet qui me gratifiera d’un trick exclusif en repartant : le wheeling avec jeté de snicker sur la voie publique !! ha ha ! bon prince je lui raménerai sa barre chocolatée au CH d’après, à cet âge la ça a besoin de manger ces petits jeunes.
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souple sur les pattes arrières
Au départ de Murles, Serge et Julien continuent à assouplir leurs suspattes, et Guyot nous avouera s’être fait une belle glisse au petit pont plâtré de la première spéciale et avoir lâché l’affaire par la suite.
Le bitume semble bien chaud cette fois, les virages bien serrés sont un régal et permettent déjà une petite prise d’angle sympa, j’ai failli me retourner le genou en touchant le sol tellement le bitume a des gros grains bien accrocheurs.
Les sensations sont bonnes, mais le chrono à l’arrivée est très décevant : 1’51 soit le meme temps que mon premier passage en 2009 sur la 690 « canardose » dont je n’ai jamais trouvé le mode d’emploi !
Serais-je donc aussi médiocre que l’an passé alors que je connais mieux la moto ? c’est à n’y rien comprendre ! Avec du recul, je me rends compte que tous les autres ont mis en moyenne 2s de plus pour parcourir la spéciale (Mano, Max…), ce qui est confirmé par mon classement, j’étais 26° en 2009 alors que cette année je grimpe à la 11° place avec un temps quasi identique.
Je pense qu’on peut mettre ça sur le dos de la température et du manque de recos, et il semblerait (à confirmer) que le départ était donné quelques mètres avant cette année.
Max me met 3s de nouveau et Flo cette fois m’en reprend une, décidément on se lache pas tous les deux, c’est bon !
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Fin de la première boucle, les 15 minutes d’assistance sont à peine suffisantes pour s’enfiler un sandwich au parc pilotes et je file au départ de la deuxième grande boucle.
Je prends soigneusement mon temps sur le premier CH en direction de la spéciale afin de ne pas arriver trop tôt et faire refroidir inutilement mes pneus, mais c’est peine perdue, tout le monde attend tranquillement allongé dans l’herbe à mon arrivée à Argelliers.
Renseignements pris, la spéciale est bloquée à cause d’un riverain récalcitrant qui veut pouvoir disposer de SA route, rallye ou pas rallye…bien
Le temps des négociations sera l’occasion pour nous de faire la sieste, d’écouter les histoires croustillantes de Moon, d’écouter les conseils du grand sage grolandais, de prendre un bon coup de soleil pour Max, de fumer un paquet de clopes pour Romano, bref, de glander.
Il faudra pas moins de 2h pour raisonner l’abruti en chef et relancer les pilotes dans la spéciale.
Au menu donc, pneus bien refroidis malgré le soleil, les premiers partent donc…à bloc dans le premier virage, comme d’hab (ou ça des pneus froids ?).
Et ce qui devait arriver arriva, les premiers drapeaux jaunes commencent à se lever : Alex Busquets le sympathique espagnol part à la faute, imité par notre délégué Marcus peu de temps après.
Heureusement rien de grave, puis vient mon tour de me foutre au tas dans le premier virage, enfin de m’élancer quoi.
Un peu plus de rythme cette fois, j’arrive à mettre un peu d’angle dans le rapide et mon temps baisse de 2s (1’41), me classant 11° juste derrière Flo à un dixième !
Tout là-bas loin devant, le grand Sergeï scratche en 1’34 devant Julien, Mano et Max qui fait fort en nous collant 5s. (je le préférais en Morini le Max, il allait moins vite).
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very bad trip...
Les 2 heures de sieste ayant sérieusement plombé le planning du rallye, nous ferons la petite boucle au lieu de la grande et la 3° boucle sera tout bonnement annulée !
Résultat, nous nous retrouvons quasi immédiatement au départ de la 4° spéciale de la journée, celle de Murles.
Cette fois je suis bien décidé à améliorer mon chrono 2009, j’essaie de pas me laisser impressionner par la plaque de neige à l’extérieur du droite rapide, je m’applique à enrouler ma trajectoire autour de l’arbre ou sont stationnées les pompoms Aude, Ophélie et ...Etienne (désolé !) et au final le verdict tombe : 1’50, comme mon meilleur passage en 2009 ! désespérant.
Bon après tout je suis 10° de la spéciale, c’est pas si mal sauf que Max m’a mis 4s et Flo 2s pleines !! arghh l’étape de jour est pour lui c’est sur.
Fin de l’après midi et de l’étape de jour, on bichonne les motos en essayant de ne rien oublier : le plein, les phares, le roadbook, la visière…c’est bon ! Une fois la moto au parc fermé on peut enfin aller dégoupiller une petite heineken en attendant l’heure du départ pour la nuit.
20h30, le paquet de pates est englouti et nous retournons au parc fermé prêts à prendre le départ.
Nous apprendrons à cet instant la mauvaise nouvelle, Michel Mellenotte, un concurrent au guidon d’une speed triple est décédé en chutant dans le 2° virage de la spéciale d’Argelliers, sans doute en partie en raison des pneus froids (merci à l’abruti local).
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Conséquence : les 20 concurrents qui n’étaient pas encore passés sont rentrés en convoi, le rallye est terminé et la fête est bel et bien finie, même si la fanfare fanfaronne toujours sur la place du village.
Les derniers concurrents n’ayant pas fait les 2 dernières spéciales seront crédités de temps « forfaitaires », correspondant pour la plupart aux temps de leur premier passage.
Pas très équitable quand on sait qu’on améliore toujours son deuxième passage, mais c’était ça ou le rallye n’était pas validé en tant que tel.
La soirée finira sur une note un peu plus gaie avec nos nouveaux amis francs comtois Cyril et Benoit venus chargés de bonnes boutanches de bières locales pour arroser leur premier rallye.
Dimanche matin, proclamation des résultats, dans une ambiance plutôt morose (on était pas sur motoz), les prix sont distribués en un temps record, et Serge Nuques emporte le rallye suivi de Julien et Mano sur son prototype FZ1000RR (et paf).
Max repart avec sa petite coupe de 2° topsport juste devant Patrick Curtat, décidément toujours aussi efficace !
Flo échoue au pied du podium mono et moi….je suis premier espoir (ah non merde ça marche plus).
Au général Max finit 4°, Flo 11° et moi 12°, le plein de points est fait pour partir à la Sarthe en jaune, mission accomplie !
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