Bon, alors après Dafy Garniaux qui change vos pneus les jours fériés sans rendez vous en échange d’une Heineken bien fraîche, voici Garniaux-Journal, le nouveau magazine qui essaie la moto de ton choix à la demande !
La mission du jour : un examen approfondi de la 910 Brutale, le roadster prestigieux de chez MV Agusta.
Prestigieux par son design bien léché au phare de Porsche, sa marque élitiste et son prix de 16170€ lors de sa sortie en 2007.
Depuis ce modèle n’existe plus, MV Agusta aimant visiblement la simplicité dans la gestion des pièces détachées a changé de moteur tous les ans, avec une version 989 puis 1078 depuis peu.
Christophe de Gaz’Hall Motos (noté le jeu de mots qui tue ?^^) m’accueille donc sympathiquement pour un essai de ce modèle affichant fièrement 7000 km « c’est un rouleur qui l’avait avant » s’enquit-il…ahem humm hummm mouarff mouarf ! J’ai eu comme un mélange de toux et de rire à la fois sur le coup.
|
Révision faite, pneus diablo corsa presque neûfs, moto full pawère (miam 136cv pour 185kgs à sec), amorto peint en blanc « White Power » avec réglage compression lente et compression rapide, le truc qui sert à rien pour nous mais qui fait saliver quand même.
Au rayon du moins bien, des moustiques de 2007 collés sur le phare, des étriers de frein même pas radiaux (ouhh la honte), des clignotants aussi gros que moches et bien oranges affreux comme on les aime pas, et pour finir une mini rayure sur le réservoir mais très peu visible.
Esthétiquement la meule est compacte, fine, agressive et même si la couleur n’est pas celle que je préfère (eh ouais rouge pardi !) on est bien loin de la faute de gout majeure à la « Tuono factory touch » et le résultat reste fort agréable à l’œil.
Ça doit être l’effet « Prestige », un peu comme ma katoche quoi !
|
« Bon alors tu vas à la roche de Glun et tu reviens OK ? »
« OK ! »
On va dire que je suis pas d’ici et que je vais me perdre dans la montagne ardéchoise alors parce que 10 km de ligne droite aller-retour avec un vent à décorner les bœufs ça me fait pas sauter de joie, même assis sur la croupe d’une italienne aussi sexy.
Direction donc La Roche de Glun via St Romain de Lerps, la première partie me permet de tester les différentes phases du moteur : souple dès 2000 trs donc, la petite émet un grognement caverneux jusqu’à 4000 puis marque sérieusement le pas au moment ou on s’apprête à doubler le Scénic qui bouchonne.
Mais ce n’est que reculer pour mieux sauter et la bougresse dévoile son caractère dès 6500 trs pour exploser jusqu’à plus soif dans un rugissement sauvage jusqu'à plus de 11000 trs.
Quitte à me faire jeter des pierres, j’avoue ne pas avoir pu tester le régime moteur maxi lors de cet essai.
Et pour cause, impossible de mettre à toc la petite brute sur les 2 premiers rapports, elle ne demande qu’à se retourner.
En 3 une pichenette d’embrayage suffit à lui faire lever la patte et en 4…non, faut pas déconner non plus.
Une vraie petite reine du wheeling, sans doute bien aidée par son faible empattement et son réservoir presque vide.
La position est super naturelle, le guidon tombe bien sous la main et la selle semble montrer un certain confort.
|
Mais déjà un petit nuage pointe le bout de son nez dans ce monde idyllique : l’à-coup à la remise des gaz …incroyable comme un petit détail qui semble insignifiant peut vous pourrir la vie comme ça !
A chaque ré accélération la poignée de gaz se montre d’abord rétive, puis au moment ou le câble des gaz daigne bouger ses petits brins d’aciers, la moto se relance brutalement.
Du coup pour aborder une courbe, le seul moyen d’atténuer le phénomène est de rouler en léger sous-régime et d’accompagner l’accélération à l’embrayage, mais bon c’est lourd pour soigner ses sorties de courbe.
Selon Christophe, un passage à la game-boy supprime le phénomène.
Je ne demande qu’à le croire mais en lisant des essais de MJ à posteriori, le défaut avait déjà été détecté, un point à suivre donc !
La chevrette qui mène à St Romain de Lerps me permet de constater une première évidence : la moto est raide, malgré les efforts évidents de l’amorto White Power (de chez Klukluxklan Racing).
Autant sur le bien revêtu la moto m’avait paru presque confortable, autant cette dernière ne peut faire illusion au moment d’aborder mes routes de ploucs que j’adore !
Une bosse, OK ça passe, 2 bosses, 3 bosses !?! Et Vlan la belle me gratifie d’un violent coup de raquette dans les reins ! « non mais oh, il m’a pris pour une Transalp lui ou quoi avec ses routes pleines de bouse ??» semble me dire la Brutale en me regardant de travers.
Bien, message reçu, pas trop de bosses, ça tombe bien la descente sur St Peray est une merveille, lisse et sinueuse à souhait.
|
La moto inspire dès lors parfaitement confiance à la mise sur l’angle, malgré une légère résistance lorsque la moto est sur le frein moteur.
Encore une fois, pour rouler propre mieux vaut rouler en léger sous-régime pour jeter la moto sans difficulté et éviter ce satané à-coup à la remise des gaz.
L’autre option c’est de passer en mode super-connard et de balancer la moto sur l’angle avec le corps, en déhanchant comme un petit goret, auquel cas résistance ou pas, elle fait ce qu’on lui dit la diva, mais c’est fatigant.
Au niveau des périphériques, ça freine très bien devant, sans être au niveau d’une KTM, et à l’arrière c’est mou et peu puissant, je ne compte pas les fois ou j’ai vérifié de visu si mon pied était bien sur le frein…
Enfin, les rétros sont beaux mais inutiles tellement ils vibrent.
Pour conclure, je dirais que cette moto est intéressante mais qu’elle ne m’a pas charmé, j’aime les motos faciles à conduire, qui aiment quand ça sautille, qui permettent de corriger les entrées de courbe optimistes, et celle la ne remplit pas ces critères, malgré sa classe naturelle, la rigueur de sa tenue de route, la douceur de son moteur à bas-régime et sa bonne volonté à se dresser sur la roue arrière.
Et hop, une tite vidéo à la « Pascal style » !
|