Par ou commencer…La Corse est une île devenue française en 1768 après la conquête par les armes des troupes du Roi Louis XV, mettant ainsi fin à treize années d'indépendance et d'expérimentation démocratique, sous la conduite eclairée de Pascal Paoli…
Non hors sujet la…le Rallye de Corse est donc une épreuve du championnat de France depuis 2007, sous la conduite non moins éclairée de Jean Mathieu Padovani.
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Malgré un déplacement qui demande un peu de temps et une petite rallonge de sousous, le cœur est au beau fixe quand vient l’heure de quitter le continent ! direction le Nord de la Corse pour commencer par une petite visite en famille chez Daniele et Ceccu qui nous régaleront de lentilles au figatelli et lasagne au broutch (je sais pas comment ça s’écrit).
A peine le temps de faire connaissance avec les animaux de la maison Barrocu l’âne, Piuma et Macchia les chiennes, Sambuguruchiou le matou et Milane le milane ( ?!?) que nous devons déjà partir pour rejoindre notre prochaine destination Sagone.
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Pas d’autoroute en Corse, à la place une mini route viroleuse à travers la réserve naturelle de Scandola pour nous conduire vers le Sud dans la camionnette chargée comme pour une migration estivale au bled.
Le Golfe de Girolata et son facteur, Porto et son mystérieux Christophe Colomb, les calanches de Piana et son petit cœur dans les rochers, Cargese et ses tags accueillants…après 4h de tourisme sportif en Scudo, nous voici presque arrivés à Sagone, et un coup de fil plus tard nous débarquons chez notre hôte Thomas.
Nous retrouvons un Thomas pas vraiment au top de sa forme après avoir fini une reco d’Albitreccia dans un fossé peu accueillant la veille…bref, le temps de poser la camionnette, nous descendons au village avec Thomas retrouver ses mécanos à l’œuvre sur la moto.
Sur qu’après la cabriole de Thomas, y avait un peu de boulot sur la Morini mais rien qui n’effraie Pierrot le boss d’Atelier 20, le seul garage de Corse qui vous prépare une meule aux ptits oignons et qui fait calendrier des saisons en même temps ! la classe y a pas à dire !
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Le temps que Max et Ophélie rentrent de leur balade de touriste dans les calanques, on remonte chez Thomas accompagnés de toute la bande pour une bonne soirée de rigolade à la corse qui marquera le coup d’envoi de notre semaine de vacances à Sagone.
Réveil tardif, ciel ensoleillé, petit dèj en terrasse, vue sur la mer, bonne humeur au taquet, Max qui commence à inventer des expressions corses « ton chien c’est comme un chat, sauf que c’est un chien en fait », bref l’éclate totale, sans compter qu’au programme de l’aprem on a moto, moto et moto !
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Pendant que Thomas tente tant bien que mal de remettre sa moto et son derrière en état, on part avec les filles reconnaitre le routier et les spéciales, à commencer par une petite route digne de la cote du pin sur une quinzaine de km qui nous permettra de se chauffer pour la première spéciale.
Première spéciale, nous sommes quasiment seuls, c’est le top. Le temps de déposer les pom pom girls au milieu, on commence nos allers retours, pas facile facile en fait, je reconnais pas trop la route de la vidéo, trop de virages à retenir, trop étroit, trop rapide, très bosselé, mmmm bon d’accord elle fait un peu flipper cette spéciale !
La route qui mène à la spéciale suivante est tout simplement superbe et taillée sur mesure pour le supermot’ : étroite, ultra sinueuse, agrémentée de coulées de terre et de gravillons, et dotée d’un paysage à couper le souffle, dommage qu’on n’ait pas eu le temps de le voir en fait…
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Allez fini pour aujourd’hui, retour au camp de base à Sagone, Max nous fait une petite démo de ouèles en duo avec la pauvre Ophélie accrochée derrière avec des roulettes de roller en guise de repose pieds ! Finalement y a pas que Aude comme passagère fada !
Jeudi, dernière journée de recos qui commencera bien tard pour nous, l’appel de la glande au soleil et de la plage ayant été plus fort, pas moyen de décoller avant 17h ! La Morini réparée, Thomas nous accompagne cette fois mais le gout n’y est pas vraiment pour notre blessé du fondement qui souffre comme un beau diable sur son tape cul italien.
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Découverte de la deuxième spéciale qui doit compter au maximum 3 portions permettant de passer la 3, décidément c’est pas une région à ligne droite par ici, et c’est tant mieux ! échange de mob avec Max qui décidément n’aime toujours pas le mono, limage de la spéciale en compagnie de Mick, Ol, POM et quelques sides, la spéciale est bien plus facile à mémoriser que la première : on passe la 2 direct, on la garde sur 5 gauches serrés, puis une petite clairière ou on peut pousser la 3 dans un droite qui resserre, puis 2 gauches serrés avec les flics qui squattent dans le 2°, 3 gauches rapides mais pas trop, on pousse la 3 jusqu'à l’épingle à droite des filles, et gaz en sortie jusqu’au gauche avec la racine en travers qui passe fort, puis 2 gauches vicelards et l’arrivée en plein dans le droite d’après.
La théorie est la, manque plus que la pratique !
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Retour à la spéciale de Bellevalle, je commence à prendre quelques points de repère et en profite pour tester rapidement la Morini de Thomas.
Même si je n’avais pas beaucoup de champ pour laisser le gros twin s’exprimer, il faut pas beaucoup de temps pour comprendre qu’on est assis sur un baril de poudre, patate en bas, en haut, au milieu avec un petit bruit de turbine à l’accél’, le moulin impressionne et lève la patte à la demande ! La position est super agréable et les suspattes préparées absorbent étonnamment les bosses, seul le système anti dribble qui donne des pichenettes dans la poignée d’embrayage déroute un peu.
Mon avis, une bonne grosse meule qui déchire à laquelle il ne manque qu’une paire de termis pour laisser le twin chanter et une gueule un peu plus harmonieuse pour etre parfaite !
Retour aux affaires, quelques allers et retours dans la spéciale d’Albitreccia en nocturne puis récupération des filles qui doivent commencer à trouver le temps long toutes seules dans la foret.
Pour se faire pardonner on se fera une bonne grosse pizza au figatelli à Porticcio avant de finalement zapper les recos de nuit de la spéciale de Bellevalle, Max étant trop fatigué de sa journée de bronzette, Thomas trop cassé du fessier et moi-même toujours aussi peu empreint au roulage de nuit.
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Vendredi, la journée commence par un atelier pneus, Thomas et Max mettent des balles neuves et moi je fais tout pareil, histoire de tester les nouveaux Power One sur la katoche. Merci à Pierrot pour le gros coup de main, non seulement le gars bosse vite et avec soin, mais en plus il picole et il montre son cul, que des qualités ce garçon !
Contrôles administratifs et techniques en bord de plage à Porticcio, y a pas à dire ce rallye a vraiment un gout de vacances prononcé et nous décidons de camper sur le parc assistance histoire de se mettre dans le bain un peu plus sérieusement, la soirée sera sage comme d’habitude la veille de la course.
Samedi matin, enfin le départ du rallye, le soleil tape dur et augure d’une bonne partie de plaisir ! le routier vers la spéciale est avalé rapidement, les Michelin semblent coller au pavé et le profil arrondi rend la moto un poil moins vive de l’avant, en tout cas ils mettent en confiance et j’en ai bien besoin avant d’aborder la première spéciale.
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Petit délai d’attente, Bruno Schiltz ayant laissé un bout de culasse sur le bitume corse, puis premier départ pour la spéciale de Bellevalle, bien motivé je gaze dans la première enfilade, puis aborde le premier gauche serré, relance et freinage de trappeur pour le droite serré qui suit, aïe aïe aïe, erreur de débutant, j’ai touché au frein arrière et voila pas que je me remets à faire un tout droit à la « Garrigues » style, la roue arrière qui balaye la route et le pilote tétanisé incapable de rétablir la situation ! Tout ça finit donc logiquement dans la bordure de route, la pauvre katoche couchée dans le maquis corse.
En moins de temps qu’il n’en faut pour descendre une Pietra, une demi douzaine de spectateurs corses me sortent la moto du maquis et ma cabriole n’aurait pas eu une grosse incidence si j’avais été capable de la redémarrer de suite, manque de pot ma monture dispose d’une sécurité l’interdisant de redémarrer après une chute tant qu’on n’a pas coupé et remis le contact.
Le temps que je comprenne ça, mon poursuivant Sebastien Bouchet arrive et je redémarrerai enfin dans la roue de sa ZX6R, pour une montée bien énervée jusqu’en haut de la spéciale ou je perdrai une minute dix secondes dans l’opération.
Mauvaise surprise en sortant de la spéciale, j’aperçois Thomas sur le bord de la route et la Morini mal en point à coté de lui, décidément un rallye à oublier pour lui, bien que prometteur car le bougre s’était permis un 8° temps dans la spéciale avec un cul en compote.
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Le routier est toujours aussi sympa, pas trop de marge donc pas de temps d’attente à l’arrivée de la spéciale d’Albitreccia et une montée correcte ou je ne me prendrai « que » 17 secondes par Max Olivieri, local de l’étape…ouille
Fin de la première boucle que nous répéterons 2 fois encore, et au deuxième départ de la spéciale de Bellevalle, nous aurons la surprise de voir une trentaine de moto qui attendait devant nous pour cause de chutes excessives ! deux heures de retard au premier passage, ça commence fort ! Faut dire que la première spéciale aura été pour le moins spectaculaire avec une quinzaine de chutes à son actif, dont la majorité dans le gauche qui tue du secteur 10, un virage qui passe super fort mais qui envoie valdinguer moto et pilote en cas de mauvais choix de trajectoire…pis bon les corses c’est un peu devant ou par terre aussi, même si je suis pas très bien placé pour dire ça !
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Les autres boucles se passent sans trop de soucis même si mes temps ne sont pas vraiment au rendez vous, je navigue entre la 21° et la 25° place, j’aurais espéré mieux sachant que je disposais de la même arme que le scratcheur du rallye Max Olivieri.
Après une bonne pause repas concoctée par notre assistance de choc, retour à la baston vers 21h, notre Metimax gonflé à bloc après avoir cartonné de jour en assurant la 5° place scratch et premier continental grâce au faux pas de Mano dans l’ES2.
Même si je ne me sens pas trop concerné par les spéciale de nuit sachant à l’avance l’étendue de mes capacités à rouler fort de nuit, je suis quand même un poil stressé par les liaisons routières qui semblaient déjà un peu serrées de jour.
En fait la première partie s’avère assez agréable et j’arrive quasiment avec autant d’avance que de jour, environ 3 minutes.
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Première des 3 spéciales, je ne reconnais rien, les phares tremblent beaucoup du fait des bosses et au final je suis à l’arrêt complet avec un temps minable à 43 secondes du scratch de Maximus…décidément pas fait pour moi la nuit, à voir au prochain rallye en améliorant l’éclairage mais j’ai du mal à comprendre comment il peut rouler quasiment dans les mêmes temps de nuit que de jour, chapeau !
Boaf, j’enchaine sereinement mais sans grande conviction les 2 spéciales suivantes pour finalement terminer l’étape de nuit à la 32° position…comme d’hab c’est pas la que je choperai des points !
Le résultat de jour me classe 45°, ma chute m’ayant fait perdre environ 18 places et les points qui allaient avec, et je terminerai le rallye à la 38° place au général.
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Plus de réussite en ravanche pour Metimax qui finit le rallye à la 7° place et engrange un max de points par la même occasion, bravo à lui, le voila relancé pour le championnat !
Au final le podium scratch est squatté par les corses en mono, avec aux 3 premières places Olivieri, Ricciarelli et Statuto.
Le podium Topsport est par contre 100% continental avec Mano Delaval, Metimax et Ol’ qui auront su tirer leur épingle du jeu.
A noter la superbe 17° place scratch de Renaud Fanon sur sa vieille 600XLM, qui se permettra de rattraper une 1000GSXR en spéciale partie une minute avant lui, de quoi foutre des complexes quand même !
Pour conclure, même si le résultat du rallye est à oublier, la semaine de vacances aura été un pur moment de plaisir entre la visite en famille, Thomas et ses potes Pierrot, Alex, Cody, Sté, Christophe qui nous font le sketch tous les soirs, le saucisson et les binouzes en terrasse avec vue sur la mer, les routes de folie qui virolent dans tous les sens, le soleil bien présent et les températures quasi-estivales, on n’a qu’une envie c’est de retourner squatter la terrasse de Thomas et d’aller explorer les petites routes du coin en se donnant juste 3 minutes de temps en temps pour regarder le paysage bluffant !
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